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1er/03/2001 • 12h53

Le web-boy de Marseille

archmag12
Depuis deux ans, l’association Inforoots fait surfer Noailles, un quartier populaire de Marseille. Dominique Guardiola, son fondateur, rêve d’un Internet qui appartienne à tous. Aux joueurs de belote de comptoir, comme aux ados en mal de tchatche.

Noailles. Un quartier de Marseille plein d’odeurs, un bazar grouillant où les clopes tombées du camion côtoient les poissons, les fruits, les quartiers de mouton des boucheries musulmanes. À trois pas du marché, un ancien salon de beauté attire l’œil : à la place des miroirs trônent deux rangs d’ordinateurs défraîchis. Là, un carton encombre l’entrée : il contient des dizaines de ramettes de papier, récupérées au lendemain des inondations de septembre dernier. Des feuilles ondulent vaguement. Bienvenue chez Inforoots, l’association qui développe l’usage de l’informatique pour tous. Des flopées de gamins débarquent ici, le mercredi, une pièce de 5 francs dans la main pour surfer, jouer et fabriquer des jeux sur un logiciel d’animation. Une femme tape une lettre et imprime son CV. Les ados viennent aussi, pour le mail, les sites perso, la tchatche en ligne. « C’est l’âge de la drague », sourit Dominique Guardiola, fondateur de l’association et webmestre de quartier à temps complet. Pourquoi ce choix de vie ? « Parce que l’Internet appartient à tous. » Au fond du local, des carcasses de machines et des écrans à nu attendent un coup de tournevis salvateur. Rouge vif, vert bouteille, jaune franc, une douzaine de Mac tournent sous une couche épaisse de gouache colorée. « Pourquoi réserver Internet à une population branchée ? demande Dominique. La seule raison pourrait être le prix de l’équipement informatique. On a balayé le problème en utilisant du matériel d’occasion, acheté aux puces. » Ici aussi, la débrouille fonctionne. Pour Dominique, le faire comprendre à ses ouailles est l’un des aspects du projet. L’un des ordinateur a été configuré en arabe. Collés sur les touches du clavier, des petits papiers indiquent les correspondances de caractères. La machine a un joli succès auprès des plus âgés. Dominique, lui, ne comprend pas l’arabe. Ses origines familiales sont du côté de l’Espagne. Un Marseillais d’adoption. Il a débarqué de Nice en 1992 pour intégrer les Beaux Arts : « Je n’étais pas très bon élève, mais j’avais chez moi un petit Mac, Photoshop et un logiciel de 3D. Je m’amusais avec ça. » Ensuite, durant quelques mois, il se retrouve graphiste dans une webagency. Il essaye de vendre des sites aux entreprises de la région. « Je ne suis vraiment pas commercial », reconnaît-il aujourd’hui. Cette tare face à la nouvelle économie devient un immense avantage pour toucher ceux qui ignorent tout des nouvelles technologies : « Ici, nous sommes des utilisateurs. Des passionnés. Les gens savent bien qu’on a rien à leur vendre. Ils sont en confiance pour découvrir des machines dont, a priori, ils se méfiaient. »

Embarquer les badauds

Tout a commencé au milieu des années 90. Dominique Guardiola tombe sur une annonce - « Association cherche cyberguide » - et y répond. Elle émane des Friches de la Belle de Mai. L’association vient d’inaugurer, à Marseille, l’un des premiers points d’accès public au Web en France. Ce qui séduit Dominique ? La notion de liens. La force d’un média auto-produit. Il se souvient d’un site qui montrait à l’écran comment voit une abeille, avec ses yeux à facettes : « Ça ne servait à rien du tout, mais c’était bien fait et complètement délirant. Au fond, c’est ça, Internet. La plupart du temps, ça ne sert à rien. » Et d’ajouter qu’il ne comprend pas comment on peut ne pas s’y intéresser... Sa propre association, Inforoots, Dominique l’a créée en 1998, pour la première fête de l’Internet. Il avait rameuté ses copains sur le marché, histoire de tirer les câbles et de brancher les modems, pour embarquer les badauds sur le Réseau : « Approchez ! Veeeeunez voir Internet ! Visitez gratuitement des sites du monde entier ! » Les passants se sont arrêtés, méfiants. Certains se sont assis. Ont regardé les machines de plus près. Et ont souri en voyant que sur le Réseau, ils pouvaient dialoguer avec leurs parents. Devant chaque ordi, son propriétaire promu animateur encourageait le novice à surfer. Un vieux Tunisien a voulu « voir des photos du pays, si c’est possible ». Dominique le dit, le Web pour tous n’était guère d’actualité : « Alors, les Macintosh sur le marché aux légumes, ça a produit son effet. »

Macs en balade

En mars 2001, Inforoots tient toujours bon. Dominique mène la barque avec Cathy et Sofiane. Tous trois bénévoles, ils sont devenus salariés après 18 mois de vaches maigres. L’association a grandi, obtenu des subventions de la mairie et de France Télécom. Marchés, centres sociaux, écoles parfois, Inforoots a baladé ses Macs et montré le Web à tout va. Le trio s’est même posé dans un bar : « pour intéresser les joueurs de belote, on s’est branchés sur le site de l’OM. Ils ont tous rappliqué ! » Bientôt, l’Internet de rue va poser ses Macs dans de nouveaux locaux, partagés avec l’association Racines et cultures françaises africaines - fêtes de quartier, improvisations, ateliers peinture. Dominique est ravi de ce rapprochement : il déteste les ghettos informatiques. Pour la fête de l’Internet, il a essayé de s’investir, mais « c’était squatté par les boîtes, les institutions, qui parlaient colloques avec cocktails guindés ou journées portes ouvertes pour clients potentiels ». Trop propre. Trop loin de la vraie vie. Dominique ne s’épuise pas en critiques. Il insiste : « L’Internet pour tous n’est pas une utopie. Fondamentalement, le Web a été développé pour qu’une secrétaire puisse créer des liens, des sites. Nous tenons à cette simplicité. Nous nous battons sur les normes. Tant qu’il faudra être expert pour utiliser Flash et disposer d’une machine puissante pour le faire tourner, on le laissera de côté. On veut des outils qui permettent à chacun d’être, à son tour, producteur d’information. Quels que soient ses moyens. »

Pour étendre son action, Inforoots recherche du matériel. Alors, au lieu de les abandonner sur un trottoir, offrez une retraite marseillaise à vos vieux Macintosh ! Inforoots : www.inforoots.org

 
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