05 12 2022
Retour a la home
Rubrique Économie
Économie
Rubrique Société
Société
Rubrique Technologies
Technologies
Rubrique Culture
Culture
MOTS CLÉS
 
Tous les mots

DOSSIERS...
 Le projet |  L’équipe |  L’association |  Nos outils  | Actualités |  Sources |  Alertes  
Abonnés : connectez-vous

 
Oubli du mot de passe
TRANSFERT S'ARRETE
Transfert décryptait l'actualité des nouvelles technologies, proposait un fil info quotidien et une série d'outils de veille. Notre agence, refusant toute publicité, dépendait de ses abonnements.
  COPINAGES
Ecoutez Routine.
Protégez-vous.
Auditez votre cybersécurité.
Chiffre du jour
700 000
dépistages génétiques chaque année en Europe, selon la Commission européenne (...)
Revue de Web
 Lindows harcelé
 Cyberdissidents vietnamiens en appel
 Plus de CO2 = moins d’eau potable
Phrase du jour
"Ce service public que nous assurons a besoin de votre soutien pour perdurer"
L’association Inf’OGM, qui justifie la fin de la gratuité de son bulletin d’information (...)

Dossier
Le nucléaire mis au secret
Dossiers récents
 Racisme en ligne : l’affaire Sos-racaille
 Le fichage des passagers aériens
 La bataille des brevets logiciels
 L’impasse énergétique
 L’hydrogène, une énergie (presque) propre
Tous les dossiers
Spacer
Unes de la semaine

lundi 1er/12 Transfert.net

vendredi 28/11 Économie

jeudi 27/11 Société

mercredi 26/11 Culture

mardi 25/11 Économie

Spacer


1er/03/2001 • 12h17

La physique fait flamber la Bourse

archmag12
Le principe de l’éconophysique ? Appliquer les sciences physiques à l’économie et à la finance.

Des physiciens qui travaillent dans la finance... Ce n’est pas nouveau. On trouve depuis longtemps dans les banques ou chez les investisseurs ces rocket scientists, prompts à appliquer des formules scientifiques complexes pour apprivoiser la folie des marchés. Mais, depuis dix ans, cette tendance devient une vraie voie de recherches. Elle s’est même trouvé une raison sociale : « l’éconophysique ». Ce néologisme, attribué au physicien H. Eugene Stanley de l’université de Boston, désigne toutes les applications possibles des sciences physiques à l’économie : quelle probabilité pour que le Nasdaq grimpe d’1 % demain ? Que se passe-t-il si on simule un marché virtuel dont les milliers d’acteurs achètent à la hausse et vendent à la baisse ? Peut-on prévoir les krachs comme les tremblements de terre ? H. Eugene Stanley a co-écrit, fin 1999, la bible du mouvement, Introduction à l’éconophysique. Cette communauté a maintenant deux sites portails en Europe et célèbre des grands messes (Dublin en juillet 1999, Prague en février 2001). L’éconophysique a dépassé l’idée de mathématiser la finance pour trouver la formule magique qui permettrait de prévoir l’avenir et de supprimer tout risque. Elle préfère tenter de mieux comprendre les marchés. Avec une centaine d’éconophysiciens, l’Europe est en avance pour la recherche. Les institutions financières américaines utilisent, elles, plus largement les outils d’application pratique surtout pour la gestion du risque dans les produits dérivés. Si l’Allemagne a mis en place le premier cursus universitaire d’éconophysique à Ulm, la France aussi se place bien. Jean-Philippe Bouchaud, du centre d’études de Saclay, et Didier Sornette, du CNRS à Nice, sont parmi les plus actifs d’un milieu qui sort de la confidentialité.

An Introduction to econophysics : correlations and complexity in finance, H. Eugene Stanley, Rosario N. Mantegna, Cambridge University Press Théorie des risques financiers, Jean-Philippe Bouchaud et Marc Potters, Alea Saclay

« Les actions sont comme un feu qui sommeille... »

Alain Fessant est physicien au CNRS. Avec son collègue Charbel Tannous,il publie une théorie qui rapproche combustion et cours de Bourse. Interview.

Comment avez-vous eu l’idée de rapprocher combustion physique et cours de Bourse ?

Je suis assez branché Bourse depuis des années. Charbel Tannous, lui, est un physicien pur et dur. En novembre 2000, nous avons remarqué que de temps en temps, dans un secteur économique en croissance, un titre ne réagit pas et reste à un niveau stable. C’était le cas d’Alcatel, notamment. Ces titres, quand ils commencent à bouger, montent très brusquement sur une période qui peut aller de quelques semaines à quelques mois. Ce genre de phénomène nous a fait penser à ce que l’on observe lors d’une combustion en physique. Et nous avons tout de suite pensé que l’amplitude de la variation, en fait le niveau jusqu’où le titre va monter, était lié à la durée de sa somnolence. Si on veut faire un parallèle, on a quelque chose qui ressemble un peu à un feu en sommeil où il ne se passe pas grand-chose pendant la phase de précombustion et qui part, ensuite, d’un seul coup en prenant des proportions énormes très rapidement. Ça n’explose pas, mais presque.

À quoi sert votre modèle ?

Si je remarque une action dont le cours, qui était stable depuis longtemps, commence à monter, le modèle me permet théoriquement de calculer jusqu’où il va monter, donc quand vendre, ni trop tôt, ni trop tard, pour faire le maximum de plus-value. Ça sert donc aux investisseurs ou aux analystes pour savoir à quel moment lâcher les titres quand le cours flambe. Un des principes sous-jacents est le fait que si un titre est en retard sur d’autres du même secteur économique, il tend à rattraper son retard lors de la combustion. C’est assez logique : si un titre ne profite pas d’un contexte globalement à la hausse, tous les autres titres du même secteur sont proportionnellement plus chers. Quand des gens commencent enfin à acheter ce titre bon marché, la combustion commence, et continue probablement jusqu’à ce que le titre ait atteint le niveau « normal ». Alors, le phénomène de combustion s’arrête.

N’est-ce pas simplement la modélisation physique des réactions grégaires des boursicoteurs ?

Si... [rires]. C’est clairement de la modélisation de spéculation. Nous avons essayé d’interpréter la variable e, qui représente, dans notre modèle, le temps pendant lequel l’action ne bouge pas. Mais ce n’est pas facile de la lier à un phénomène industriel et économique... En fait, pour qu’il y ait combustion, il faut un catalyseur, un déclencheur. Dans la réalité, ça peut être presque n’importe quel phénomène susceptible d’attiser l’aspect grégaire des investisseurs : une restructuration, une annonce de bons résultats...

Votre modèle est déterministe. N’est-ce pas le genre d’outil qui donne des prévisions pas forcément justes, mais qui le deviennent parce que tout le monde les suit ?

Je pense qu’on aurait ce type d’effet si notre outil était utilisé partout. Il faudrait quand même un sacré succès et nous sommes conscients de nos limites. Le modèle n’est pas absolu, ce n’est qu’un indice qui ne doit pas être pris pour argent comptant, c’est le cas de le dire... Ce qui est effrayant, avec un raisonnement comme le nôtre, c’est qu’on peut oublier tout ce qu’il y a derrière un cours de Bourse. On applique une logique purement graphique, scientifique. Ce qui voudrait dire, en exagérant, que tout comportement se ramène à une théorie physique. Cela nous enlèverait beaucoup de notre humanité. Or, on a toujours le choix d’agir contre le modèle.

Quelle est votre expérience personnelle de la Bourse ? Vous devez être très riche...

Non... [rires]. J’investis comme beaucoup, à titre personnel, depuis une dizaine d’années. Je possède des actions d’une quinzaine de sociétés. J’ai multiplié mon portefeuille par trois sur les cinq dernières années, mais je pense ne pas être au-dessus de la moyenne. J’investis sur trois à six mois. J’ai aussi développé un petit logiciel utilitaire sur Internet pour mon usage personnel. Avec des menus déroulant, il permet d’accéder directement aux pages financières intéressantes sur différents sites. Ce petit outil est maintenant accessible en ligne à l’adresse www.ifrance.com/beneficenet.

Y a-t-il des actions précises qui présentent aujourd’hui les caractéristiques de la combustion imminente ?

Nous n’avons pas encore eu le temps de continuer d’appliquer nos formules à d’autres valeurs que les six décrites dans notre article. À savoir trois dites « technologiques » du CAC 40 ; Alcatel, GFI, STMicroelectronics ; et trois issues de l’économie traditionnelle, DMC, Rochette et Suez. En fait, nous sommes déjà occupés à plein temps par nos autres recherches. Mais quand on a fait nos modélisations, on n’a pas triché, on a été réglos, car certaines valeurs, comme DMC, avaient seulement démarré leur combustion. Pour celles-là, nos calculs étaient d’ailleurs en plein dedans alors que nous ne savions pas ce qui allait se passer.

Avez-vous cru dans votre modèle et investi dans DMC lors de sa flambée ?

Oui, mais c’était en juillet, avant que nous commencions nos calculs. Et j’ai craqué avant que le cours n’atteigne le maximum que nous avions prévu avec nos formules... [rires] J’ai vendu à 16 euros alors que le modèle prévoyait que le cours monterait jusqu’à 22. En fait, il s’est arrêté à 18 ou 19. Je ne dois pas avoir assez confiance dans la science... Mais la bascule, de l’ordre de 400 % de hausse, était déjà sympathique.

Comment se sont comportés les titres que vous avez étudiés depuis que vous avez achevé votre étude en décembre ?

Comme tous les autres, ils ont pris de plein fouet le marasme de la fin de l’année 2000. Alcatel a atteint son pic à 90 euros puis est redescendu à 60, alors que l’action avait commencé sa combustion à 20 ou 30 euros. STMicro avait commencé à 10 ou 15 euros, est monté, comme nous l’avions prévu, à 70. Aujourd’hui, elle cote autour de 50 euros.

Avez-vous d’autres idées d’application de la physique à la finance et à l’économie ?

Oui, nous cherchons en ce moment à nous procurer les graphiques des volumes d’actions échangées sur cinq ans pour les titres du CAC 40, du Nasdaq ou d’une autre place. Nous voulons prolonger notre travail. Dans le même esprit, nous voulons essayer de prouver que le volume d’actions échangées peut aussi être, dans certains cas, prévisible. Le volume d’actions appartiendrait lui aussi au phénomène de combustion. Ça nous plairait également de prévoir les flambées à la baisse, mais ce n’est justement pas l’inverse de notre modèle et nous n’avons pas encore la bonne formule physique sous la main.

http://www.econophysics.org, www.unifr.ch/econophysics
http://www.econophysics.org, www.un...
 
Dans la même rubrique

16/09/2001 • 12h10

Vous avez dit 3 D ?

16/09/2001 • 12h02

La navigation à vue

15/09/2001 • 18h33

320 000 utilisateurs de napster

15/09/2001 • 18h32

Flash intime

15/09/2001 • 18h26

La béchamel de Guillaume
Dossier RFID
Les étiquettes "intelligentes"
Dernières infos

28/11/2003 • 19h29

Quand le déclin de la production pétrole mondiale va-t-il débuter ?

28/11/2003 • 19h19

Les réserves de pétrole sont dangereusement surévaluées, dénonce un groupe d’experts

28/11/2003 • 18h33

La Criirad porte plainte contre la Cogema pour avoir diffusé des infos sur les déchets nucléaires

27/11/2003 • 19h01

Un traité onusien veut obliger les belligérants à nettoyer les "résidus explosifs de guerre"

27/11/2003 • 17h14

La Cnil met les"étiquettes intelligentes" sur sa liste noire

26/11/2003 • 19h06

"The Meatrix", un modèle de dessin animé militant, hilarant et viral

26/11/2003 • 18h54

Un observatoire associatif pour lutter contre les inégalités

26/11/2003 • 18h47

Pour les Etats-Unis, les essais nucléaires ne sont pas encore de l’histoire ancienne

25/11/2003 • 19h13

Les hébergeurs indépendants ne sont toujours pas responsables, pour l’instant

25/11/2003 • 19h04

Les licences Creative Commons bientôt disponibles en français

24/11/2003 • 22h09

EDF refuse d’étudier la résistance de l’EPR à une attaque de type 11-septembre

24/11/2003 • 18h36

La Grèce bannit la biométrie de ses aéroports à un an des Jeux olympiques

24/11/2003 • 18h16

10 000 manifestants réclament la fermeture de la School of Americas

21/11/2003 • 19h36

Deux affaires judiciaires relancent la polémique sur la responsabilité des hébergeurs

21/11/2003 • 19h04

Un anti-raciste poursuivi en justice pour antisémitisme


Contacts |  Haut de page |  Archives
Tous droits réservés | © Transfert.net | Accueil
Logiciels libres |  Confidentialité |  Revue de presse

Page not found