Avec les 110 millions de francs qu’elle vient de lever, la société française Vision-IQ compte développer sa technologie de vision par ordinateur dans la vidéosurveillance et la photographie numérique. Interview de son directeur général, Steve Bagdy.
Vision-IQ (ex-Poséidon Technologie), spécialisée dans la vision par ordinateur, vient de clôturer une nouvelle augmentation de capital de 110 millions de francs, ce qui n’est pas rien par ces temps difficiles... Cette société française, fondée en 1995, s’est fait connaître grâce à son système de surveillance des piscines assistée par ordinateur. Poséidon, développe des produits "vidéo-intelligents" reposant sur des technologies d’intelligence artificielle. Vision-IQ compte utiliser sa technologie dans de multiples domaines. Son directeur général, Steve Bagdy, évoque les ambitions de sa société.
Où en est la commercialisation du système de surveillance des piscines Poséidon ?
Nous sommes plutôt satisfaits de la commercialisation sur un marché qui n’est pas habitué à la technologie. Il faut apprendre, montrer, convaincre. Nous pensons que Poséidon a un très grand avenir aux ...tats-Unis, où l’ exigence de sécurité prévaut dans la gestion des piscines du fait de la responsabilité qui pèse sur leurs exploitants en cas d’accident. En Europe, où le marché dépend principalement des budgets publics, c’est plus lent.
Vision-IQ vient de lever 110 millions de francs. Comment allez-vous les utiliser ?
Ce résultat illustre d’abord l’immense potentiel commercial de nos technologies de vision par ordinateur. 20 % des 110 millions seront utilisés pour financer la commercialisation de Poséidon, principalement aux ...tats-Unis. Le reste servira à la recherche et au développement. Nous pensons devenir bénéficiaires au premier ou au second trimestre 2002.
Quelles autres applications comptez-vous développer ?
Nous essayons de cibler d’autres applications où la vision par ordinateur est délicate, quand il y a des ombres ou des reflets par exemple. Nous avons fait le choix de travailler sur une application plus générique, dérivée de Poséidon. Toujours dans le cadre de la surveillance assistée par ordinateur. Il s’agit d’une sorte de boîte à outils adaptable qui permettra de surveiller des banques, des ambassades, ou des installations militaires, et même, pourquoi pas, des sorties d’usines afin de s’assurer que tout le monde sort bien, que personne ne profite de la cohue pour rentrer dans les locaux. Nous estimons être en mesure de commercialiser ce produit vers le quatrième trimestre 2001.
Ne vaut-il pas mieux développer des applications plus spécifiques, qui seraient peut-être plus adaptées aux différents marchés ?
Je ne pense pas. Disney, par exemple, nous a contactés et songe à notre application pour plusieurs utilisations au sein de ses parcs d’attractions. Il serait beaucoup plus long de développer une application spécifique pour chaque besoin.
Vous allez donc vous concentrer sur la vidéosurveillance assistée par ordinateur ?
Non. Grâce à la technologie construite pour Poséidon, nous avons pu développer une application qui améliore très sensiblement la qualité des images obtenues par toutes sortes d’appareils munis d’un objectif. Nous sommes ainsi capables de corriger de façon significative une image obtenue avec une webcam. Nous avons également une technologie de compression des images un peu différentes de celles qui existent sur le marché. En gros, contrairement à certains algorithmes, les nôtres prennent en compte l’objectif utilisé et compressent différemment suivant les parties de l’image. Un objet qui bouge très rapidement à l’image sera aussi beaucoup moins compressé qu’un objet fixe. Nous discutons actuellement avec plusieurs fabricants d’appareils pour proposer notre technologie sous licence et toucher ainsi une redevance sur chaque appareil vendu. Nous pensons annoncer des accords au troisième trimestre 2001.