En Grande-Bretagne, quelques créateurs prennnent pour terrain d’exercice le minuscule écran des mobiles recevant les SMS.
La tendance va-t-elle dérider les fabricants de mobiles, et rassurer ceux qui les fabriquent ? Selon le quotidien britannique The Guardian, la communication par SMS trouve de nouveaux débouchés du côté de l’art et de la créativité. Au Cybersalon, réunion mensuelle des esthètes londoniens des NTIC à l’Institut d’Art Contemporain de la City, le SMS permet au public d’un débat ou d’une conférence de poser ses questions et de divulguer ses commentaires. Ceux-ci s’affichent sur un écran géant. Avantage : l’anonymat du système facilite la tâche aux timides... et permet aux modérateurs d’exercer un certain contrôle sur les intervenants, s’ils mettent trop d’emphase à vanter leurs productions ou s’avèrent simplement rasoirs. Lors de la dernière saison du festival d’Edimbourg, la troupe Unlimited Theatre Company a recouru au SMS pour faire connaître et accroître le relief psychologique de sa pièce, Static ("statique", et aussi "parasite"). Quatre cents personnes, pas moins, suivirent ce projet artistique d’une semaine.
Demi-carte de crédit
En Ecosse, Fiddian Warman et Siobhan Hapaska renouvellent un vieux classique des amoureux, la gravure commémorative sur tronc d’arbre : dans leur travail, un écran SMS prend la place du cœur flanqué d’initiales. Même un ténor du design comme Ron Arad aurait sous le coude son propre projet de sculpture SMS, poursuit le Guardian. Et logiquement, Ericsson, Orange et les autres firmes du secteur seraient inondées de demandes d’artistes et d’étudiants, désireux de s’exprimer en quelques dizaines de signes, sur un écran grand comme une demi-carte de crédit...