Une opération "coup de poing" contre la copie de fichiers MP3 a eu lieu dans un campus taiwanais.
Selon le Taipei Times, l’International Federation of the Phonographics Industry (IFPI) est à l’origine d’un raid policier effectué à l’université de Chengkung à Taiwan. Quatorze étudiants sont poursuivis pour avoir illégalement copié et distribué des fichiers MP3. L’IFPI, qui refuse tout arrangement à l’amiable dans cette affaire, entend ainsi lancer un signal fort à destination de tous les campus universitaires du pays. Les étudiants, de leur côté, se seraient organisés pour échanger toutes les méthodes permettant d’effacer les traces de MP3 sur leurs ordinateurs, de les enregistrer sur des disques durs portables (qu’ils emmènent en cours avec eux) : ils craignent d’autres raids de la police dans leurs dortoirs, notamment lorsqu’ils sont en cours. On aurait même vu des scooters transportant plusieurs ordinateurs en "lieu sûr"... Les autorités universitaires appellent, quant à elles, au calme, et invitent les étudiants à se concentrer sur leur travail.
Un raid contesté
Le quotidien britannique The Register revient sur les circonstances du raid. Selon ses sources, le raid effectué serait illégal. Il aurait été organisé sur la foi d’une dénonciation par lettre anonyme, émanant d’une personne se plaignant du fait que son frère passerait plus de temps sur l’Internet qu’à faire ses devoirs. Le procureur aurait par ailleurs omis d’établir un mandat, ce qui n’a pas empêché des policiers en civil d’investir le dortoir du campus pour demander aux étudiants s’ils avaient des MP3 dans leurs disques durs. En cas de réponse positive, l’ordinateur du "suspect" était saisi. Quant aux étudiants absents, les policiers ont fouillé leurs disques durs sans même les avertir. Il semble de plus que la police n’ait pas fait de distinction entre la possession de MP3 et leurs copies et distributions (illégales), tout MP3 étant par défaut considéré comme une preuve à charge. Le Register fait par ailleurs remarquer que, dans toute l’Asie du Sud-Est, les problèmes de violation de copyright tiennent surtout aux gangs mafieux, qui en ont fait l’une de leurs industries les plus florissantes. Mais qu’il est bien moins dangereux, et plus médiatiquement parlant, de s’en prendre à des étudiants.