Légale depuis 1997, la signature électronique est encore peu développée en Italie. Nico Bondi est membre d’"Iperbole", le réseau citoyen de Bologne. Un projet proche de celui de la ville de Parthenay, en France. Chargé de mettre en place des expériences pilotes en matière de signature électronique, il estime que l’absence d’applications est due à des raisons à la fois techniques et économiques.
La loi sur la signature a été adoptée
chez vous il y a plus de deux ans. Qu’en est-il de
son application ?
- En fait, seulement trois sociétés
proposent aujourd’hui de certifier des documents assortis
d’une signature électronique. Peu de gens ont
recours à leurs services et, de toute façon,
il est très difficile pour d’autres acteurs
du marché de répondre aux exigences
du label national.
Pourquoi ?
- La loi est trop avancée pour les technologies
en place. En fait, lune des seules technologies
permettant de se conformer aux exigences de sécurité
du label national est la carte à puce. Or la
carte à puce est très peu développée
en Italie. La généraliser coûtera
cher.
Le développement, faible jusqu’à
présent, de la signature électronique
est également lié au nombre réduit
dinternautes italiens
- En effet, le nombre de connexions croît de
manière significative depuis seulement deux
ans. Mais, surtout, les sites italiens sont pour l’instant
plus tournés vers l’information que vers les
services payants. En fait, les seuls à avoir
les moyens de développer la signature sont
les banques. Et c’est un secteur très conservateur
en Italie.
Signatures
allégées à la mairie
de Bologne
|
À
défaut de pouvoir instaurer une signature
électronique pour toutes les relations
avec ses administrés, la cellule "cyber"
de la municipalité de Bologne teste une
version allégée du sceau numérique.
Depuis juin 1998, certaines démarches
peuvent être effectuées par Internet
: les pré-inscriptions à certaines
écoles primaires, les déclarations
de travaux ou encore le suivi des formulaires
administratifs envoyés à la mairie.
"Le système est plus simple parce
que les garanties de sécurité
exigées sont moindres, explique Nico
Bondi. Elles n’impliquent pas la participation
d’un organisme national." Concrètement,
après avoir été enregistrés
dans un fichier municipal, les usagers disposent
dune disquette 3 pouces 1/2, protégée
par un code secret. Celle-ci héberge
un système de cryptage à clef
publique, auquel correspond l’identité
certifiée par la mairie. Une fois encrypté,
le document est considéré comme
signé. |