Nutrition et accès à prix réduits aux traitements antirétroviraux sont les deux propositions du Programme alimentaire mondial pour lutter contre le sida en Afrique. Vous avez dit dérisoire ?
Avec 25,3 millions de malades et 72 % des nouveaux cas mondiaux, l’Afrique s’enlise dans le sida. Et dans la malnutrition qui affaiblit plus encore les malades. C’est sur ce thème que le Programme alimentaire mondial (PAM), une branche de l’ONU créée en 1961, a voulu attirer l’attention lors d’une conférence de presse donnée vendredi 6 avril à Nairobi (Kenya). "Quand on demande aux personnes vivant avec le sida ce dont elles ont le plus besoin, elle répondent : à manger", a expliqué un des responsables du PAM. Du simple apport de calories à celui de minéraux essentiels, la nutrition devrait donc "devenir un élément clef de la lutte contre le sida" et s’intégrer aux programmes d’assistance aux malades.
Seulement 300 à 400 bénéficiaires
Pour l’instant, ces programmes bégaient encore. Le coût exorbitant des médicaments rend prohibitif tout accès aux soins. Depuis quelques années, les pays africains tentent de trouver des accords directement avec les laboratoires pharmaceutiques. Le dernier en date a été annoncé samedi 7 avril par le gouvernement malien. Il prévoit une réduction des prix des médicaments pouvant aller jusqu’à 89 %. Toutefois, seules 300 à 400 personnes devraient bénéficier d’une subvention du gouvernement pour accéder à ces traitements d’au minimum 500 francs par mois, encore inabordables pour la plupart des malades. Dans le même temps, ces mêmes laboratoires occidentaux intentent un procès au gouvernement sud-africain parce qu’il entend produire ses propres médicaments génériques...