En réunion au Kenya, le comité de scientifiques chargé par l’ONU d’étudier les variations climatiques fait part de ses conclusions : l’homme est responsable des dérèglements de la température, et les pays pauvres y sont plus vulnérables que les pays riches.
"Les experts pensent que le réchauffement de la planète est dû à l’activité humaine, et la décision de Georges Bush n’arrangera rien." Cette fois-ci, ce sont les scientifiques eux-mêmes qui l’affirment. Cette déclaration a, en effet, été faite par Robert Watson, président d’un groupe de scientifiques chargés, par les Nation unies, d’étudier les variations du climat. Ce comité d’experts, qui a pour nom IPCC (Intergovernmental Panel on Climat Change), tenait sa 17ème session du 4 au 6 avril 2001 à Nairobi, au Kenya.
Les scientifiques quasi-unanimes
Les 600 à 700 scientifiques qui travaillent dans le cadre de l’IPCC estiment que si les émissions de gaz continuent, elles provoqueront une augmentation de la température de 1,4 à 5,8 degrés, durant les 100 prochaines années. Il est néanmoins possible de freiner cette tendance puisque les changements climatiques sont essentiellement dus à des activités humaines. C’est en tout cas ce que pensent la grande majorité des spécialistes. "Entre 98 et 99 % des scientifiques affirment que ces variations sont dues aux hommes" a déclaré Robert Watson. En revanche, ces mêmes spécialistes s’interrogent sur la vitesse à laquelle la température va augmenter. Ces prévisions sont capitales. "Plus l’augmentation de la température sera rapide, plus les conséquences sur l’environnement seront dramatiques" a déclaré Robert Watson.
Les pays pauvres au premier rang
Un autre point fait l’unanimité chez les spécialistes : le dérèglement du climat touchera plus durement les pays pauvres que les pays riches. Car si, comme les experts le prédisent, l’effet de serre conduit à l’apparition fréquente de phénomènes climatiques brutaux comme des sécheresses ou des inondations, les pays pauvres seront évidemment plus vulnérables face à ces catastrophes que les pays développés. Ils lutteront plus difficilement contre les dégâts provoqués sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan médical. "À la différence des pays pauvres, les pays riches peuvent prendre des mesures plus rapides et mobiliser les moyens techniques nécessaires pour faire face à ce type de catastrophe", explique François Rodhain, spécialiste de l’écologie des systèmes vectoriels des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur.