La fédération de l’industrie phonographique (IFPI) serait en train de mettre au point un logiciel, Media Tracker, capable de pister les Napsteriens et les Gnutelliens, ainsi que les morceaux qu’ils téléchargent.
La fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) aurait testé une nouvelle arme pour lutter contre Napster et les sites d’échanges de fichiers MP3. C’est le webzine néo-zélandais 7amNews qui a publié l’information, photos à l’appui, affirmant que le logiciel s’appelle Media Tracker et qu’il permettrait d’aller se balader sur les réseaux d’échange pair-à-pair, comme n’importe quel internaute. Sauf que Media Tracker serait capable de dresser une liste de morceaux, de repérer le nom réseau sur lequel ils sont échangés (Napster, Gnutella et les autres...), ainsi que l’adresse IP des internautes et le nom de leur fournisseur d’accès. Il serait donc possible à l’IFPI d’envoyer aux impudents échangeurs de musique des injonctions à cesser leurs coupables activités, sous peine de poursuites judiciaires. Selon 7amNews, Media Tracker serait, en outre, capable de surveiller les chatrooms, newsgroups et serveurs FTP pour voir si les fichiers incriminés ne s’y trouvent pas.
Pas d’informations personnelles
Contacté par Transfert, l’IFPI britannique corrige le tir. "La version du logiciel montrée par 7amNews est une version test sur laquelle nous avons travaillé. Elle est dépassée", affirme Adrian Strain, le responsable de la communication de la branche anglaise de la Fédération, ajoutant qu’elle ne s’appelle pas Media Tracker. Le pistage sur les réseaux a-t-il déjà commencé ? "Nous n’utilisons pas encore de logiciel. Nous travaillons dessus", répète Adrian Strain, qui ne souhaite pas en dire plus. Sinon que l’IFPI "ne veut pas du tout viser les internautes individuellement et ne tient pas à glaner d’informations personnelles". Sans doute exclut-il les adresses IP du domaine des "informations personnelles"...
La recherche à la main
Cette histoire en rappelle une autre au mois de février, la branche belge de l’IFPI avait pisté des centaines de Napstériens grâce, disait-elle, à un mystérieux et puissant équipement informatique. Vérification faite : le logiciel pisteur n’existait pas. La recherche a été "faite manuellement sur une période de 9 mois", révèle Olivier Maeterlinck, conseiller juridique de l’IFPI Belgique. Les petites mains de la Fédération avaient pisté, une à une, les adresses IP des internautes et contacté leurs fournisseurs d’accès pour qu’ils les avertissent. Elles ne connaissaient pas l’identité des internautes en question. Ce qui rappelle étrangement l’intention de ne pas glaner "d’informations personnelles", mise en avant par la branche britannique. Les petites mains de l’IFPI semblent donc vouloir s’automatiser bientôt.
L’article de 7amNews (avec photos du logiciel):
http://7amnews.com/2001/features/03...
L’IFPI:
http://www.ifpi.org