En Grande-Bretagne, la Chambre des Lords publie aujourd’hui un rapport qui vise à intensifier l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques.
Y’a pas à dire, les Lords anglais s’encanaillent. Cette chambre de représentants emperruqués, connue pour son conservatisme, publie, aujourd’hui, un rapport qui vise à intensifier l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques. Et pointe, au passage, le retard pris dans les recherches sur l’utilisation de cette plante, dont l’effet analgésique permet de soulager les victimes de douleurs chroniques, ou de maladies comme la sclérose en plaque. L’histoire n’est pas nouvelle. Déjà, en 1982, une première recommandation avait été faite afin que les médecins puissent prescrire des traitements à base de cannabis. Mais, à l’époque, le gouvernement de Margaret Thatcher avait immédiatement rejeté cette idée. "Ils n’avaient vu que l’aspect négatif de la drogue - la dépendance -, et laissés de côté l’utilisation thérapeutique", souligne Lord Perry, président de la commission d’enquête, dans un article publié dans la revue Nature. Aujourd’hui, ce dernier revient à la charge et espère bien convaincre le gouvernement travailliste de Tony Blair.
Du pétard au spray
Depuis des années, la Grande-Bretagne est l’un des seuls pays à mener des tests à grande échelle. Pour preuve, le Medical Research Council vient de débloquer 1,5 million de livres sterling (environ 15,6 millions de francs) pour lancer deux nouveaux tests sur l’utilisation du cannabis dans le traitement de la sclérose en plaque et des douleurs post-opératoires. De plus, afin d’épargner aux malades la traditionnelle séance de roulage de pétard en plein hôpital, une entreprise pharmaceutique privée, GW, a mis au point une méthode de traitement pleine d’avenir : le cannabis, transformé en spray, est déposé sous la langue... Une méthode qui évite tout tabagisme et permet un dosage plus précis que les traditionnelles capsules délivrées jusqu’ici. Au final, Lord Perry, optimiste, est persuadé que le gouvernement sera sensible à toutes ces avancées : "Elles montrent bien que nous ne prônons pas l’utilisation ludique du cannabis, mais bien le droit, pour les médecins, de le prescrire aux victimes de la sclérose en plaque." Quelqu’un en doutait ?