Après Easyeverything, Paris accueille le cybercafé de la marque concurrente Clicktown. Moins branché, pas vraiment clinquant, Clicktown se montre aussi moins ambitieux que son concurrent.
Walter Bouvais |
Deux mois après
le débarquement en fanfare de la marque Easyeverything, un cybercafé géant concurrent ouvre ses portes à Paris. Ni couleurs criardes, ni tapage publicitaire métropolitain, " Clicktown " - le premier cybercafé du groupe PPR Interactive - joue plutôt profil bas. Plantée face à la gare Saint-Lazare, l’enseigne bleue et jaune passerait d’ailleurs presque inaperçue. A l’intérieur, surprise, c’est le monde du silence. L’ambiance résolument studieuse contraste avec la " masse " agglutinée autour des postes de consultation, une cinquantaine d’internautes installés au rez-de-chaussée. L’âge des hôtes du lieu - cela n’est pas une surprise - oscille autour de 20-25 ans. " On pense que 75% de nos clients seront âgés de 18 à 35 ans, prévoit d’ailleurs Amaury Eloy, le président de Clicktown. Pour autant, nous ne sommes pas exclusivement destinés à un public branché. Ici on peut aussi faire autre chose que du mail, on peut découvrir et s’initier au Net ". Mais les séances de formation " généralistes " sont payantes, 250 francs pour deux heures de cours.
Tête de gondole interactive
Walter Bouvais |
Le site propose également des initiations à la banque en ligne, à la Bourse en ligne, à l’achat en ligne. Ces prestations sont en fait assurées gratuitement par les partenaires commerciaux de Clicktown (Selftrade, Plantes-et-Jardins, AlloCine, la Fnac). Ceux-ci louent un poste à Clicktown et se chargent de son animation. " Ça fonctionne un peu comme une tête de gondole en supermarché ", explique Amaury Eloy. Pour le reste, le groupe PPRI applique ici les recettes qui ont fait leurs preuves ailleurs. Le " yield management ", méthode de gestion qui permet d’adapter en temps réel les prix aux coûts, constitue la clé de voûte de l’ensemble. Concrètement, l’internaute peut - pour une " mise " de 10 francs - naviguer jusqu’à 300 minutes en heures creuses et seulement 20 minutes en heures pleines. Cette gestion au plus près permet à Clicktown d’annoncer la rentabilité de son concept à partir de 3300 clients par jour. Un chiffre ambitieux, mais les 320 postes du cybercafé demeurent accessibles jour et nuit, toute l’année.
« Laboratoire »
Walter Bouvais |
Le pari semble d’ailleurs avoir été relevé par le concurrent Easyeverything. Ouvert il y a deux mois dans le quartier parisien de Sébastopol, le cybercafé aux couleurs orange vif revendique déjà la rentabilité grâce à une moyenne de 4000 clients par jour. " Ce sont essentiellement des 18-25 ans, avec une grosse affluence entre 16 heures et 20 heures, analyse Julien Sausset, le directeur du marketing. Ils viennent avant tout pour le courrier électronique, pour le " chat " et pour faire des recherches ". Fort de ce succès, Julien Sausset confirme l’ouverture " cet été " d’un deuxième cybercafé géant dans le quartier hautement touristique de Saint-Michel. Et, surtout, annonce l’ouverture d’un autre magasin au premier semestre 2002, sur les non moins touristiques Champs-Elysées. Le patron de Clicktown se montre, lui , bien plus réservé. " Notre cybercafé de la gare Saint-Lazare est pour l’instant un laboratoire, assure-t-il. Nous en tirerons les enseignements. Si le concept est rentable, alors on continuera - partout en France. Mais l’objectif n’est pas forcément d’ouvrir 30 centres dans les années qui viennent ".
Walter Bouvais |