Napster atteint le paradis... fiscal
Et pourquoi Napster ne se mettrait-il pas hors d’atteinte de la justice ? Un étudiant canadien y a pensé et va ouvrir un clone du site au paradis offshore Sealand.
Matt Goyer est un petit malin. Cet étudiant canadien de 21 ans surfe sur la vague de frustration qui submerge des millions d’internautes, une vague déclenchée par le passage annoncé de Napster à la formule payante cet été. Il a annoncé sur son site qu’il voulait mettre sur pied un clone de Napster avec la société HavenCo. Une société basée à Sealand, petite île au large des côtes britanniques, qui présente l’amusante particularité d’échapper totalement aux lois internationales, notamment en matière de données numériques. On appelle ça un paradis numérique. L’idée est géniale : un Napster basé à Sealand pourrait faire la nique à toutes les maisons de disques, producteurs phonographiques et labels procéduriers du monde, pour le plus grand bonheur des internautes. Mais le projet a besoin d’argent, 15 000 dollars, que le roué Goyer espère bien collecter en ligne, auprès des Napstériens mécontents. L’idée paraît tellement évidente qu’on se demande pourquoi un webmestre a mis tant de temps à la trouver.
Le roué Goyer
Mais pour le moment, il n’est pas certain que le projet soit viable juridiquement - des Napstériens belges, par exemple, sont dans le ligne de mire de la police, alors que Napster est un site américain. De plus, détail amusant : le site de Matt Goyer s’appelle Fairtunes. Il a été lancé il y a quelques mois, pour que les Napstériens qui culpabilisent de piller leurs artistes préférés puissent verser une obole !. Au passage, Fairtunes se prenait une petite commisssion. Le moins que l’on puisse dire c’est que Matt Goyer a le sens de la contradiction... et des affaires. Alors que tous ceux qui sont tentés de donner sachent qu’ils s’exposent peut-être à une méchante désillusion.