Le contrôle sur l’Internet s’effectue à plusieurs niveaux en Iran. Tout d’abord, le ministère des Renseignements gère le fournisseur d’accès d’Etat, Data Communication company of Iran (DCI). Ensuite, la DCI filtre (ou tente de filtrer) les sites pornographiques et les sites d’opposition basés dans le pays ou à l’étranger. Enfin, les fournisseurs d’accès privés, qui doivent être agréés par les ministères des Renseignements et de l’Orientation islamique, disposent également d’un système de filtre sur les sites et les courriers électroniques.
Par ailleurs, chaque internaute iranien est censé signer un document écrit lorsqu’il ouvre une connexion, dans lequel il s’engage à ne pas consulter des sites " non-islamiques ".
Plus pernicieuse est l’autocensure pratiquée par la cinquantaine de cyber-cafés qui se sont ouverts à Téhéran, depuis trois ans. Ils représentent souvent la seule possibilité d’accès à la Toile pour la population. Koulak Amanpour qui a ouvert, en 1997, l’un des premiers web-bars du pays, reconnaît : " Si par hasard je vois un client sur un site un peu délicat, dont nous considérons qu’il contrevient aux principes de l’Islam, nous lui demandons de se déconnecter. "
Les sites hébergés en Iran obéissent à un format très strict. Dans l’immense majorité des cas, ils ne permettent pas d’interaction de la part des internautes. Les serveurs des forums et les chat rooms en persan sont localisés aux Etats-Unis ou en Europe, pas en Iran. Ce qui ne les empêche pas d’être très fréquentés. Sans que l’on puisse certifier l’existence d’un système de surveillance des courriers électroniques, de nombreux internautes affirment ne pas faire confiance aux adresses hébergées en Iran. Plusieurs personnes rapportent que des messages ne leur sont jamais parvenus car ils comportaient les mots " mudjahidin ", " liberté " ou " sexe ".
Le Haut conseil iranien de l’informatique, contrôlé par les réformateurs, est fermement opposé à toute forme de censure. De leur côté, les conservateurs ont choisi d’utiliser le Réseau comme outil de propagande. Une université théologique de la ville sainte de Qom forme, chaque année, près de 2 000 étudiants à l’informatique et à l’Internet. Sheikh Ali Korani< :b>, le directeur du centre, explique que le Réseau a son utilité mais qu’il faut faire attention à ce que l’on en fait : " Prenez un couteau : vous pouvez vous en servir pour la cuisine ou pour commettre des crimes. "
Des dizaines de journaux réformateurs ont été fermés par la justice iranienne en 2000. Les sites de ces journaux - quand ils existaient - ont également été interdits. C’est notamment le cas des journaux Neshat, Jameh et Tous.
Population : 65 millions d’habitants
PIB par habitant et par an : 5 121 dollars
Population urbaine : 64 %
Fournisseurs d’accès à Internet : une vingtaine
Internautes : environ 100 000
Les premiers fournisseurs d’accès privés sont apparus en Iran dès 1994. Depuis l’arrivée au pouvoir, en 1997, du président réformateur Mohammad Khatami, le Web connaît une croissance spectaculaire.
DCI, le fournisseur d’accès officiel:
http://www.dci.co.ir