Le site PrimeFilm.com réinvente l’avant-première en proposant le téléchargement de films, une semaine avant leurs sorties en salle. Intéressant... À condition d’avoir une connexion haut débit.
Pour
tous les films qui ne rentrent pas dans le créneau
(étroit) des émissions de télé
sur le cinéma, la société de
productions PlayTime a décidé douvrir
une fenêtre sur le Net. Une semaine avant la
sortie dun film, les internautes peuvent ainsi
télécharger lintégralité
dun long métrage au format MPEG, depuis
le site
PrimeFilm.com. Quel intérêt, désormais,
de continuer à se rendre dans les salles obscures
? "Cela na rien à voir, assure Richard
Briffod, en charge du projet. Ce que nous proposons
est comparable à la version bêta dun
logiciel". Le film accessible en téléchargement
est, en effet, "protégé",
dans la mesure où sa qualité est moyenne,
la taille de laffichage limitée et limage
incrustée dun logo. Bref, pas exploitable
par les petits malins qui seraient tentés par
un petit trafic de conversion en VHS.... "Dailleurs,
les films sont découpés en plusieurs
morceaux. Et si les gens ne téléchargent
quune partie, ce nest pas grave, poursuit
Richard Briffod, lessentiel est de leur donner
envie daller dans les salles."
Un souci : la lourdeur du téléchargement
Ces pré-diffusions sont conçues comme
des avant-premières : elles sont réservées
aux 500 premiers internautes qui en font la demande
et sont limitées à la semaine qui précède
la sortie du film. Par la suite, elles sont remplacées
par les traditionnelles bandes-annonces en real audio.
Par ailleurs, PrimeFilm.com veut proposer le téléchargement
(non limitatif) de courts-métrages.
Lancé à l’occasion de la sortie en salle
de 1999, Madeleine, de Laurent Bouhnik, le site a
lambition daccueillir les films dautres
maisons de production. "La plupart des films
français ont un budget promo très limité",
estime Richard Briffod qui assure, par ailleurs, que
des accords sont en cours, refusant den dire
plus.
Reste un souci : la lourdeur du téléchargement.
Chez PrimeFilm, on assure quune diffusion en
streaming (chargement et visionnage au fur et à
mesure) nétait pas possible. Trop lourde
pour être fluide. La solution retenue
le téléchargement intégral
limite donc le public aux personnes qui possèdent
des connexions haut débit. À titre d’exemple,
1999, Madeleine, le film de Bouhnik, pèse 1,2
Giga-octets ! Et comme le câble et lADSL
sont, pour le moment, disponibles seulement dans les
grandes villes, on se demande si la cible atteinte
est vraiment celle qui a le plus besoin dêtre
informée.