15/02/2001 • 16h04
Edito
Napster reste ouvert, mais devra trouver un moyen de faire payer. Bon. La décision de la justice américaine est intéressante, mais inapplicable.
Intéressante car on va demander à Napster de réguler l’échange. À part rendre son service accessible par abonnement, on ne voit pas bien comment il va le faire. Car comment savoir si la chanson qui s’échange sur le Réseau est une copie pirate ou un titre enregistré, dans sa cuisine, par l’internaute ? Bref, comment savoir s’il y a, à chaque fois, atteinte au droit d’auteur ? Franchement pas facile. Le titre de la chanson ? Même pas. Il suffit que des surnoms circulent, et le logiciel ne reconnaîtra pas "My way, de Frank Sinatra" si on le baptise "MW, par Frankie". Et même. Il y a tellement aujourd’hui de copies de Napster, que l’internaute n’aura qu’à changer de service. Donc, c’est inapplicable. Alors que faire ? Car il ne fait aucun doute qu’il y a, ici, des violations aux droits d’auteurs. La réponse est peut-être dans les maisons de disques. Celles-ci ont l’habitude de prendre beaucoup en donnant peu. Elles sont passées du disque au CD en augmentant les prix, alors que le coût de production était plutôt à la baisse. Le fan, lui, n’avait qu’à payer. En passant d’un support à l’autre, elle n’a, de plus, fait preuve d’aucune imagination. Le CD permettait beaucoup plus qu’un vinyle, il ne donnera pas plus : pas d’images, pas de vidéo, rien (sauf quelques rares exceptions). Cette fois, les pros de la production vont devoir justifier leur argent : pour que l’internaute accepte de payer une œuvre, il va falloir qu’il trouve plus, dans le CD ou le fichier numérique acheté sur Internet, que dans le document piraté. Plus : des entretiens avec les artistes ? des vidéos ? des documents divers ? Je ne sais pas. À eux de voir. Pour une fois, à eux de faire preuve d’imagination, et de donner au moins autant en qualité qu’ils prennent en cash.
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