Les mois prochains vont êtres décisifs pour l’industrie musicale. Revenues de leur attitude procédurière, les majors ont finalement décidé de copier (ou de racheter) les systèmes d’échanges de fichiers musicaux qu’elles traînaient en justice il y a encore quelques mois. Universal, allié à Sony, va lancer en avril son service de téléchargement de fichiers musicaux sur abonnement, baptisé provisoirement Duet, et Bertelsmann a annoncé que Napster sera payant avant l’été. Ce changement de cap n’est pas sans risque : les utilisateurs peuvent migrer vers d’autres services gratuits. Et ce d’autant plus que, s’il faut prendre un abonnement pour chaque maison de disques, la facture sera salée.

L’opportuniste

Certains sites opportunistes ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. L’américain AudioGalaxy a repris et amélioré le concept de Napster et se posent en véritable alternative gratuite. Depuis août 2000, date de son lancement, ce service a conquis de nombreux internautes. Si le principe de base reste le même, c’est-à-dire mettre en relation deux ordinateurs afin d’échanger des fichiers au format MP3, AudioGalaxy se montre beaucoup plus souple que Napster (1). Il suffit de télécharger un petit programme (359 Ko), le Satellite, et de s’enregistrer sur le site. Une fois la démarche accomplie, le Satellite dresse une liste des titres que vous mettez à disposition sur le Réseau et l’envoie à AudioGalaxy qui l’intègre à sa base de données. Tous les membres font de même. Avantage par rapport à Napster : lorsqu’un morceau recherché se trouve sur une machine non connectée, le Satellite programme un chargement différé. Dès qu’un ordinateur possédant le fichier se connecte, le téléchargement commence. Il est presque impossible de prendre AudioGalaxy en défaut, même si la présence de la chanson de vos rêves dans la base de données ne garantit pas une disponibilité immédiate. Comble du raffinement, un graphique représentant le nombre d’ordinateurs ayant proposé le fichier au cours du dernier mois permet de se faire une idée de sa présence sur le Réseau. Sa simplicité d’emploi et ses performances tranchent avec les autres concurrents de Napster, comme Gnutella et ses clones. Comme ses congénères, AudioGalaxy reste cependant à la merci d’une décision de justice. Ce que préfère ignorer Michael Merhej, un des responsables du site : "Napster travaille désormais avec l’industrie de la musique, qui, je pense, reconnaît peu à peu la valeur du modèle Napster." Malgré la sérénité affichée, on remarque que sur la page d’accueil le Satellite n’est pas mis en avant, contrairement aux autres services comme l’hébergement de jeunes artistes ou les forums. Histoire qu’on oublie un peu que sur AudioGalaxy aussi on échange des MP3...