Bouygues a annoncé qu’il renonçait à son tour à une licence UMTS. France Télécom et Vivendi restent seuls en lice.
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Bouygues Telecom renonce à l’UMTS ! Le PDG Martin Bouygues avait pourtant claironné que le fait de ne pas obtenir une licence de téléphonie mobile de troisième génération équivaudrait à un arrêt de mort pour un groupe comme le sien. Mais il s’est ravisé en raison du prix trop élevé (32,5 milliards de francs) des licences UMTS en France. L’Autorité de régulation des télécommunications (ART) avait confirmé le maintien de ce prix après le retrait de la candidature de Suez-Lyonnaise des Eaux/Telefónica.
Bouygues a donc changé son fusil d’épaule, et cette décision vient d’être approuvée par le conseil d’administration. Le groupe exploitera les technologies intermédiaires dites de "génération 2,5", telles que le General Packet Radio Services (GPRS) et EDGE. Elles offrent un débit supérieur aux 9,6 Kbits par seconde du GSM, mais inférieur aux 2 Mbits par seconde promis par l’UMTS. En revanche, elles seront disponibles avant l’UMTS, qui empruntera probablement les infrastructures du GSM pendant plusieurs années, limitant d’autant ses performances à court terme.
Messier candidat
Quelques heures auparavant, dans la journée de mardi, la filiale de téléphonie mobile de Cegetel (groupe Vivendi Universal), SFR, a déposé son dossier de candidature UMTS auprès de l’ART. Plutôt volumineux : ses 32 000 pages tiennent dans huit meubles en forme de combinés cellulaires, mesurant 1,70 m de haut. On attend encore le dossier de France Télécom, qui devrait a priori rester dans la course, devenue un duel.
Le désengagement de Bouygues n’inquiète pas Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi Universal. Il a confié à l’agence Reuters, peu avant l’annonce officielle du renoncement de son concurrent : "Du point de vue du consommateur, deux licences UMTS et la certitude que la France ne soit pas à l’écart de ce mouvement de la troisième génération, c’est déjà en soi un acquis positif." Jean-Marie Messier n’est pas hostile à la candidature de nouveaux venus pour une licence UMTS "tardive", à condition que les conditions financières ne soient pas "contraires au principe d’équité". En gros, pourvu qu’ils casquent autant que Vivendi.