Porté par le succès de sa console Dreamcast, Sega nourrit de grandes ambitions autour d’Internet. Pour lutter contre la Playstation de Sony, grands travaux d’infrastructures et gadgets high-tech sont à l’ordre du jour.
Le
géant japonais de la console de jeu, Sega,
s’est livré mardi au Milia à une démonstration
de force. Au salon de linteractivité,
plus personne ne peut ignorer que la Dreamcast, cette
petite boîte blanche fonctionnant sur 128 bits
et connectée au téléviseur, est
la plus rapide et la plus innovante du marché,
avec ses graphismes évolués et sa capacité
à adapter le contenu HTML. Du moins jusqu’à
ce que
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S. Godeluck/ Transfert
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Sony
sorte sa Playstation
2, le printemps prochain. Mais c’est une autre
histoire. Pour l’heure, et depuis octobre, le joujou
de Sega s’est déjà vendu à 1,6
million d’exemplaires. On n’a jamais vu de croissance
des ventes aussi rapide pour une console.
Pour son show au Milia, Schoichiro Irimajiri, PDG
de Sega, a soigneusement orchestré son entrée
dans le grand auditorium du palais des festivals.
Extinction des projecteurs. La salle visionne un film
d’animation qui s’avère être un jeu conçu
par Sega pour la Dreamcast. Puis, les spots se braquent
sur le petit bonhomme un peu sec. Le PDG est là
pour donner une leçon. Il commence donc par
exposer les raisons pour lesquelles son entreprise
est la meilleure : interactivité, vitesse et
mise en réseau. Selon lui, l’interactivité
signifie qu’il faut échanger, en permanence
et dans les deux sens, avec son client. "Dans
ce domaine, nous avons toujours été
à la pointe. Aujourd’hui, les banques, les
librairies, les disquaires, tout le monde veut aller
sur Internet. Mais on a perdu le vrai sens du mot
interactivité. Cela ne se réduit pas
à laisser votre interlocuteur influer momentanément
sur l’action."
Plus vite que la pensée
La vitesse, Schoichiro Irimajiri en donne une définition
tranchante : "0,01 seconds is fast ; 1 second
is slow." Ou bien encore : "Bill
Gates veut travailler @the speed of thought [aussi
vite que la pensée, référence
à son livre]. Sega veut aller plus vite que
la pensée." Il faut au moins cela
pour que les joueurs s’immergent dans des combats
virtuels ultra-rapides, et pour que les tchatcheurs
échangent sans s’impatienter.
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S. Godeluck/ Transfert
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Le
verdict d’Irimajiri : le bon vieux Net n’est pas au
niveau. Nous en arrivons au troisième critère
de la réussite selon Sega, le networking. Le
mastodonte japonais va construire son propre réseau,
avec des débits de l’ordre du gigabit, et de
la fibre optique jusqu’au foyer. Sega est déjà
fournisseur d’accès à Internet au Japon,
en Europe et aux ...tats-Unis. Mais il vient
de remporter un appel d’offre lancé l’année
dernière dans son pays pour promouvoir les
terminaux de connexion grand public. D’où cet
empressement à investir on line, et à
parier sur les gros tuyaux. L’autre avantage, pour
l’entreprise, c’est la possibilité de vendre
les jeux en téléchargement, et de diversifier
les revenus en montant des "centres de conférence
à haut débit". On n’en saura
pas beaucoup plus sur les détails de ces grands
travaux, car le PDG, après une entrée
à l’américaine, nous a fait une sortie
à la japonaise. En douce, sans questions-réponses,
sans photos. Il paraît qu’il n’est pas très
à l’aise en anglais. Il paraît aussi
que ces éclipses sont une coutume, au pays
du Soleil Levant. Et qu’il est même incroyablement
rare qu’un empereur comme celui-là fasse le
déplacement pour se commettre avec les médias.
Nouvelle économie, mais Japon éternel.
http://www.playstation.tm.fr/
http://www.playstation.tm.fr/
http://www.dreamcast-europe.com/francais/start.htm
http://www.dreamcast-europe.com/fra...