TRANSFERT S'ARRETE
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L’article sur la technologie de diffusion d’i2bp a provoqué de très nombreuses réactions. Certaines enthousiastes, la plupart incrédules, voire agressives. Nous estimons simplement avoir fait notre travail : rapporter ce que nous avons vu, en précisant les limites de nos infos recueillies après une enquête sérieuse, en les croisant, en vérifiant les crédibilités, en validant les affirmations contrôlables...
Dans nos forums, une question revenait souvent : pourquoi n’y a-t-il pas de démo en ligne ? Selon les responsables du projet, la réponse est simple et juridique : le brevet de i2bp a été déposé en Europe, mais ses extensions internationales ne seront pas validées avant le début du mois de mars. Or, selon la jurisprudence américaine, une démonstration en public constituerait une forme d’exploitation commerciale. Et cette exploitation commerciale rendrait impossible le dépôt d’un brevet. Donc il n’y aura pas de démonstration avant le dépôt final du brevet aux ...tats-Unis, début mars 2001.
Christophe Agnus
Jean-Yves Charron, président de i2bp et de l’Atelier de l’innovation, assure que la technologie de diffusion vidéo bas débit, i2bp, sera en ligne début mars 2001. Mais il se refuse à rendre public le moindre test avant cette date. Interview.
Pouvez-vous rappeler le débit minimal de la technologie de compression vidéo i2bp et la qualité d’image correspondante ?
Pour tous les types de récepteur - PC, PDA, téléphone mobile -, quels que soient les moyens d’y accéder - modem, ADSL, câble, GPRS... -, on est à moins de 2 ko/s, vidéo et son compris. C’est la télé sur Internet, avec une qualité entre le VHS et le DVD, y compris à bas débit. Toutes les vidéos passent, même les plus animées. Il n’y a pas de problème. La première démonstration en ligne s’effectuera lors d’un événement sportif, en direct, avec une caméra numérique, et avec la qualité télé sur votre PC. Côté son, il y a un peu de dégradation, mais pas au niveau de l’image. Pour le son seul aussi, on va vraiment étonner tout le monde.
Vous maintenez que ce débit est possible sur Internet. Avez-vous fait des tests ?
Mais oui ! Et ça marche très bien. Bien sûr, si la connexion coupe, ça s’arrête. On n’est pas responsables de ce qui se passe sur les bandes passantes. Mais, dans des conditions normales, nous passons à moins de 2 ko/s. Aujourd’hui, je suis obligé d’aller dans des laboratoires pour faire des tests sur le GPRS, et je n’irai pas dans des laboratoires où je ne maîtrise pas l’ensemble des données. On attendra donc le 1er mars pour faire des tests GPRS. Mais je peux vous assurer que ça ne posera aucun problème.
Vous pouvez nous rappeler comment cette technologie s’utilise ?
On fait du streaming. On veut apporter au marché la possibilité de pouvoir faire payer tous les contenus qui seront mis en ligne. Donc le player [le logiciel de lecture, NDLR] n’est pas résident, il montera à chaque fois avec le film, la musique ou l’événement sportif. Et il partira à la fin. On va pouvoir faire payer les droits d’auteur. Et quand vous arrivez sur un site, on vous montrera 20 secondes d’un spot publicitaire, un vrai, et vous pourrez aller sur la page d’accueil quand vous aurez mangé les 20 secondes de la publicité. C’est une révolution...
Ce n’est pas très sympa pour l’internaute !
Pourquoi ? En échange, c’est gratuit. La publicité payerait les communications, ce qu’Internet n’a pas encore réussi à faire aujourd’hui. Le gratuit se casse la figure. Vous le dîtes vous-même sur votre site. Alors évidemment, ça va tout changer.
Vous ne nous autorisez pas à tester votre technologie sur notre matériel, ou même ici dans vos locaux. Pourquoi ? Qu’avez-vous à cacher ?
Ce qu’on a entre les mains, c’est une révolution. Ça vaut beaucoup d’argent. Et depuis quelques semaines, le pouvoir est ici détenu par des juristes. Nous sommes en train de déposer des brevets dans le monde entier. Je vais vous donner un exemple : le brevet aux ...tats-Unis n’a pas encore été déposé. Si je mets en ligne aujourd’hui, la jurisprudence américaine est telle que ce serait considéré comme une divulgation. Donc je ne mettrai pas en ligne. Je ne prendrai pas le risque de voir, demain, quelqu’un contester mon brevet auprès de mon acheteur