Fallait-il demander 32,5 milliards de francs par licence UMTS ? Quand le prix a été annoncé, l’industrie de l’internet était dans une folie douce, les enchères britanniques avaient vu le prix des licences équivalentes s’envoler, et cette somme avait même paru scandaleusement faible à certains.
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Il s’est passé des choses depuis. Wall Street s’est effondré avant de découvrir le yoyo, entraînant toutes les autres places financières. Et le paysage économique s’est transformé. Technologiquement, même, certains ont des doutes sur l’UMTS comme solution miracle : certes, c’est, a priori, la plus performante des techniques du moment. Mais est-ce vraiment (question à 32,5 milliards) la solution d’avenir ? Le GPRS ne suffira-t-il pas ? Ou, dit autrement : plutôt que d’augmenter sans cesse la puissance des tuyaux, ne doit-on pas trouver des moyens d’optimiser ceux qui sont à notre disposition ? Rappelez-vous ce que l’on disait, il y a quelques années, sur notre fil de téléphone : hors du 56 K, point de salut. Pour avoir du haut-débit, vous expliquait-on, il faut mettre du câble ou de la fibre optique partout. Aujourd’hui, l’ADSL utilise le bon vieux fil de cuivre. Rappelez-vous aussi de ce que l’on disait sur les taux de compression : pour diffuser du son ou des images, il fallait forcément des lignes spéciales, car il semblait impossible de compresser suffisamment les données. Aujourd’hui, le MP3 puis le DiVx ont signalé que nous avions tout faux. Et qui sait ce que nous réserve demain ?
Dans cet environnement, on comprend les hésitations des entreprises à payer 32,5 milliards pour une licence d’utilisation. Peut-être un système d’enchère (avec mise à prix plus bas) serait aujourd’hui plus judicieux pour attirer plus de monde. Peut-être faut-il baisser le prix. Mais les industriels peuvent aussi décider, comme vient de le faire Suez-Lyonnaise, de ne plus être candidat. Personne n’est " forcé " dans cette affaire, et les industriels qui s’y lanceront le feront en connaissance de cause. Et si personne ne souscrit aux licences, les pouvoirs publics devront revoir leur copie.