Letsbuyit, le site européen d’achat groupé, ne ferme pas. Il a trouvé les moyens d’éviter la liquidation, et peut-être même ceux de relancer ses activités. À condition que Kimvestor, le chevalier blanc, tienne ses promesses.
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Comme nous l’annoncions, mercredi 24 janvier,
Letsbuyit, le site d’achat groupé européen, échappe à la liquidation judiciaire. Cette procédure ne sera même pas examinée devant le tribunal de commerce d’Amsterdam, vendredi 26 janvier. John Palmer, son PDG, a en effet réuni la garantie bancaire de 4 millions d’euros (près de 28 millions de francs) exigée par ses administrateurs judiciaires. Cette somme provient d’investisseurs déjà existants et de nouveaux, dont Kimvestor, un fonds d’investissement allemand. Ce dernier aurait promis d’injecter 50 millions d’euros (près de 330 millions de francs) avant la fin février. Cet incubateur est dirigé par Kim Schmitz, 26 ans, qui, selon sa biographie officielle, est un ancien hacker qui s’est fait connaître, au début des années 90, en pénétrant les serveurs de la NASA et du Pentagone. Ces prouesses lui ont permis de monter sa propre société de protection de sites, Data Project, et de devenir un riche businessman. "
C’est quelqu’un qui a un gros problème d’ego. Il suffit de consulter son site personnel, kimble.org, lance ironiquement Hans Hübner, l’une des figures du Chaos Computer Club, le plus grand collectif de hackers d’Europe.
Il parle beaucoup, mais nous ne lui ferions jamais confiance. Il ne faisait pas vraiment partie du milieu des hackers, même s’il a fait quelques coups avec des méthodes douteuses."
Les faits et l’effet
Pour Letsbuyit, mieux vaudrait en tout cas que les promesses de ce drôle de Saint-Bernard allemand n’en restent pas à l’état d’effet d’annonce. Cet argent frais lui est indispensable pour relancer ses activités d’achat en groupe. Un espoir qui s’appuie également sur les bons résultats de l’année 2000 : la société a réalisé un chiffre d’affaires de 38,5 millions d’euros (environ 252 millions de francs) sur l’année, dont 18 millions d’euros (118 millions de francs) au dernier trimestre. Mais des restructurations sont d’ores et déjà envisagées : quatre bureaux sur les 14 d’origine seront fermés et l’accent sera mis sur l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France Letsbuyit ne sera définitivement sauvé que si, au 31 janvier, la société réunit 40 millions d’euros (262 millions de francs) pour rester solvable. Cependant, certains analystes pensent qu’il lui faudrait six fois plus pour faire repartir le site déficitaire. En effet, Letsbuyit est resté jusqu’ici bien secret sur ces pertes de l’an 2000.