16/01/2001 • 18h30
Virus informatique, vaccin contre le sida, même combat
Des chercheurs vont tenter d’introduire un vaccin contre le sida dans les cellules de patients en calquant leur mode de diffusion sur celui des virus informatiques.
"Une attaque surprise à la manière des chevaux de Troie" : ce sont les termes utilisés par George Lewis, directeur de l’unité de vaccination HIV à l’Institut de Biotechnologie de l’université du Maryland, pour décrire la façon dont le vaccin qu’il a contribué à mettre au point doit pénétrer dans les cellules de malades atteints du sida. Ce projet, qui vient de recevoir une subvention de 5,3 millions de dollars de la part du National Institut of Health, concerne un vaccin basé sur une bactérie, la salmonella. Après plusieurs mutations, les chercheurs américains sont parvenus à transformer cette bactérie pour qu’elle ne provoque plus de désordre intestinaux. "En revanche, elle se souvient encore du chemin qui la conduit à l’intérieur des cellules humaines", a précisé George Lewis, dans une interview donnée au magazine Science Daily. La bactérie sera donc introduite dans le vaccin, qui contiendra également un morceau d’ADN du virus HIV. Une fois arrivée à destination dans le corps des patients, le vaccin délivrera ce morceau d’ADN aux cellules qu’il a atteint. Ces dernières s’en serviront alors pour fabriquer des anticorps. Un tel vaccin présente plusieurs avantages. Facilement transportable, sa conservation ne nécessite pas de réfrigération. De plus, sa fabrication se révèle peu coûteuse, et il peut être injecté de façon orale (ce qui évite le recours aux seringues stérilisées). Les premiers essais sur des volontaires devraient débuter à la fin de l’année.
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