2001, année de démocratisation du haut débit en France. Et année de guerre en perspective entre les différents fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Selon une étude de Netvalue, en août 2000, seuls 6,8% des foyers français possédaient un accès haut débit, dont 1,2% par ADSL (5,3% par câble et 0,3% par satellite). Le marché a un potentiel énorme, et Wanadoo espère bien largement l’occuper. La filiale de France Télécom a pour objectif de recruter 3 millions de clients ADSL en 2003. Et ceci grâce notamment au pack ADSL, présenté ce jeudi 11 janvier. Elle grille ainsi au poteau les Club-Internet et autres 9Telecom qui n’en sont pour l’instant qu’aux effets d’annonce. Disponible pour l’instant seulement sur Paris, le pack Wanadoo ADSL ne nécessite plus de frais d’installation. Le modem, décrit par un responsable de Wanadoo, comme "une raie manta avec deux yeux sympathiques", peut être installé directement par l’utilisateur. Le FAI prévoit tout de même une assistance téléphonique gratuite de 30 minutes. On ne sait jamais. Le FAI met également en avant "son prix agressif" de 990 francs pour l’achat du modem, auxquels s’ajoute 298 francs par mois d’accès illimité à Internet.

Position surprenante

Mais ce qui préoccupe actuellement les utilisateurs, ce sont surtout les problèmes de débit. "Le haut débit n’échappe pas à la loi du bas débit. On ne peut le garantir dans l’absolu, c’est aléatoire", a reconnu Yves Parfait, directeur de la direction Accès et Services Internet. Mais selon ce responsable, cela ne constitue pas un vrai problème, car "ce que cherchent les gens dans le haut débit, ce n’est pas le débit, mais la permanence de connexion". Une position assez surprenante, alors que Wanadoo met en avant dans sa publicité ADSL, "un débit allant jusqu’à 512 kbits par seconde qui vous permettra de surfer avec une plus grande fluidité, de télécharger vos fichiers plus rapidement, d’afficher plus vite les écrans et d’échanger en quasi instantané". Mais aux lenteurs de débit s’ajoutent les déconnexions à répétition. Celles-ci ont poussé Mangoosta à assigner France Télécom en justice, il y a une semaine. L’opérateur historique devait régler le problème dans les 48 heures, sous peine d’amende. Wanadoo bénéficiera-t-il de conditions particulières de la part de France Télécom, sa maison-mère ? Sera-t-il privilégié par rapport à Mangoosta, seul concurrent de France Télécom sur l’ADSL ? Ces questions ne se posent pas pour Yves Parfait : "Nous achetons les lignes ADSL à France Télécom dans les mêmes conditions que les autres fournisseurs d’accès. Nous ne bénéficions pas de régime de faveur. Les interruptions ponctuelles, Mangoosta en a souffert, nous en souffrirons." Les prochains acquéreurs de connexion ADSL sont prévenus.