Le 15 janvier prochain, Universal Music France lance un nouveau site, balanceleson.com. Une sorte de directeur artistique virtuel avec un but précis : dénicher de nouveaux talents et les faire signer.
Balance le son sur mon site...et les royalties dans mes poches!Marc Fernandez |
"
C’est une première en France et en Europe. Une maison de disque crée enfin un site qui s’adresse aux artistes pas encore signés." Pascal Nègre, le PDG d’Universal Music France, filiale du nouveau groupe Vivendi-Universal et numéro un du disque en France (avec plus de 34 % de parts de marché), est tout fier de présenter son nouveau bébé : balanceleson.com. Soit la possibilité pour un artiste ou un groupe de mettre en ligne un ou plusieurs de ses titres, téléchargeables au format MP3. "
Nous souhaitons attirer les amateurs éclairés de musique, aussi bien les créateurs que les passionnés ou les professionnels du secteur, explique Pascal Nègre entre deux cigarettes.
Balanceleson leur permet de se tenir au courant des dernières tendances, des styles qui vont émerger. Ils peuvent aussi donner leur avis sur les groupes présents sur le site." Un mix entre mymp3.com, qui propose du téléchargement, et Farmclub, la pouponnière américaine d’Universal Music.
De l’argent de poche pour les "gamins"
Pascal NègreMarc Fernandez |
La grande nouveauté pour Universal Music France, c’est la mise à disposition de fichiers MP3. Sur le site de la maison de disques, universalmusic.fr, impossible de télécharger quoique ce soit. Car Pascal Nègre, grand pourfendeur des Napster et autres MP3.com, ne veut pas entendre parler de ce format de compression numérique sur son site. Alors, pourquoi en proposer aujourd’hui ? "
Le choix du MP3 ne s’est pas fait par passion, vous vous en doutez bien. Mais c’est le format le plus simple existant à l’heure actuelle pour proposer de la musique en ligne", avoue le PDG, qui, comme dans la chanson de Dutronc, a donc quelque peu retourné sa veste. Il précise d’emblée, pour couper court à toute critique : "
Attention, ce format n’est pas immuable, rien ne nous empêchera d’en changer par la suite. Le MP3, ce n’est pas le standard de l’industrie musicale." Et d’annoncer pour le printemps prochain du téléchargement payant et de l’écoute à la demande sur universalmusic.fr, "
grâce au système Blue Matter, bien plus intéressant que le MP3".
Outre des espaces réservés aux différents artistes en herbe (les "studios"), Balanceleson propose trois autres rubriques : des actus, une sélection des titres les plus téléchargés et les sons, avec un accès rapide à toutes les musiques disponibles sur le site. Une dernière partie sera composée de petites annonces. "Les musiciens pourront ainsi se contacter directement." Car Balanceleson n’est pas la FNAC. La démarche est bien celle d’une maison de disques : trouver de nouveaux talents. "À la différence des autres sites qui proposent du MP3, sur Balanceleson, tout est gratuit, nous ne vendons rien." Pour Pascal Nègre, "c’est un investissement du département artistique, il ne s’agit pas de gagner des sous avec ce site. Nous aurons juste quelques petits revenus générés par la pub." Le site devrait toutefois permettre à Universal Music France de réaliser quelques petites économies. "Nous avons 25 directeurs artistiques, ce site est le 26e. Sa particularité est d’être virtuel", s’amuse le PDG. Le budget du site, 1 million de francs, est aussi bien loin des 80 millions de francs consacrés au département artistique de la maison de disque. Alors, les futures stars internationales de la chanson balanceront-elles leur son sur ce site ? À en croire les chiffres annoncés, une quinzaine de groupes aurait déjà ouvert un "studio" et envoyé du MP3 de leur composition. "Nous espérons signer 2 ou 3 artistes qui vendront beaucoup de disques grâce à Balanceleson." En attendant, les jeunes pousses de la musique française doivent signer un contrat avec Universal Music France. "Mais ce n’est pas une exclusivité, ils nous autorisent juste à diffuser leur musique sur notre site pendant 6 mois. Ils sont libres d’arrêter avant ou de continuer, précise Pascal Nègre. Nous négocions en ce moment un accord avec la Sacem pour que les gamins puissent toucher un petit quelque chose." C’est trop gentil...
La page d'accueil de balancelesonDR |