La firme America Online Inc poursuit en justice un réseau de sites pédophiles qui spamme sans vergogne les messageries électroniques de ses abonnés.
Lassé de voir les messageries de ses abonnés polluées à longueur de journée et désirant surtout prouver sa détermination à lutter contre le spam, AOL a finalement décidé d’intenter une action en justice. La firme américaine a déposé une plainte le mois dernier auprès de la cour de l’Etat de Virginie contre la société Cyber Entertainment Networks, un hébergeur de sites pornographiques. Il est accusé par AOL d’envoyer en masse des messages de promotion, volontairement suggestifs, pour pousser les internautes à venir cliquer sur ses multiples sites pornographiques. La vague de spam qui a provoqué, selon la compagnie, les plaintes de plus de 250 000 abonnés en une seule journée, serait orchestrée par les huit employés de l’hébergeur Cyber Entertainment Networks aidés d’une vingtaine de webmasters exclusivement recrutés pour relayer les messages. Rétribuée sous forme d’une commission sur les ventes, la mission de ces VRP du Net consiste à attirer l’internaute voyeur sur les sites choisis. Le but : générer le plus de clics possibles.
Conspiration stratégique
Mais voilà : la stratégie de Cyber Entertainment Networks, légalement connu sous le nom de Netvision Audiotext (spécialisé dans l’édition de sites pour adultes et de magazines en ligne), ne plait pas du tout à AOL qui crie à la conspiration. Même si 250 000 plaintes représentent un faible pourcentage des 166 millions d’e-mails transitant chaque jour par AOL, pour la firme "un message déplaisant c’est déjà un de trop". Aujourd’hui, América Online propose donc que le coupable lui verse 10 dollars par e-mails de dommages et intérêts ou bien 25 000 dollars pour chacun des jours où un message pornographique a été échangé sur son serveur. Pour l’instant l’affaire suit son cours. Les deux directeurs de Cyber Entertainment Networks, Joseph Elkind et John Bennett se sont refusés à tous commentaires.