Fort de 17 millions d’abonnés i-mode, NTT DoCoMo s’apprête à lancer une nouvelle génération de services internet pour mobiles. L’équivalent européen, le GPRS, est critiqué par une étude américaine avant même d’être lancé.
Les opérateurs européens sont sans doute jaloux du succès de NTT DoCoMo au Japon, et il y a de quoi. L’opérateur japonais a réussi à fidéliser près de 17 millions d’abonnés i-mode (et environ 50 000 nouveaux clients affluent chaque jour), tandis que ses homologues européens arrivent au mieux à séduire chacun quelques millions d’abonnés avec le format concurrent de seconde génération (2G), le Wap.
Comme le signale un article de ZDNet, l’opérateur japonais pourrait enfoncer le clou avec le nouveau service i-mode qui devrait être proposé dès janvier 2001 sur l’Archipel. L’équivalent du GPRS (General Packet Radio Services) que les opérateurs français lanceront dans les prochains mois.
Java entre dans la danse
Ces deux technologies sont une étape intermédiaire vers la troisième génération de portable prévue pour 2002 en Europe et aux ...tats-Unis (à la norme UMTS). Mais on peut redouter qu’une fois encore les opérateurs européens soient à côté de la plaque avec le GPRS. NTT DoCoMo peut d’abord s’appuyer sur une base d’abonnés i-mode pour lancer son service dont la nouveauté, outre l’amélioration du débit, réside notamment dans l’arrivée d’applications Java (le format de Sun). Cette solution permet de sécuriser davantage les transactions en ligne (théoriquement), mais également d’offrir des services d’informations mieux illustrés ou de nouveaux jeux interactifs dont les Japonais sont friands.
Le GPRS, qui devrait lui aussi être associé à des applications Java sur de nouveaux modèles de portables, est moins bien vu par les analystes. Le site Comparatel cite notamment une étude américaine du cabinet Aberdeen qui pointe les faiblesses du GPRS. L’avancée technique n’est pas mise en cause - le débit devrait passer dans un premier temps des actuels 9,6 kilobits par seconde (kbps) à 30 kbps pour atteindre à terme entre 115 et 200 kbps. Mais l’habileté commerciale des opérateurs européens et leur capacité à fournir du contenu réellement utile ou innovant sont très critiquées. L’étude en déduit que le GPRS ne séduira probablement que des accros d’Internet "fixe". Mais sans doute pas le grand public, à la différence de l’i-mode. La conclusion est peut-être excessive, mais elle peut expliquer les réticences des opérateurs français à lancer le GPRS après l’échec du Wap (SFR a décalé le lancement de son offre à 2001, sans plus de précisions, alors qu’il était initialement prévu pour la fin de l’année 2000).
Une troisième génération précoce
Et les Européens ne sont sans doute pas prêts de se rattraper avec la 3G : l’opérateur nippon devrait en effet lancer les premiers mobiles de troisième génération en mai 2001. Soit un an environ avant les services similaires à la norme UMTS des Européens et des Américains. Cette nouvelle offre de NTT DoCoMo permettra notamment de transmettre des vidéos et du son qualité CD. Le prix sera sans doute élevé, et une clientèle professionnelle sera donc visée en priorité. De l’aveu même de NTT DoCoMo, la 3G tiendra plutôt du gadget dans un premier temps. Mais l’entreprise japonaise gardera néanmoins une marge confortable sur ses concurrents occidentaux.