Les associations américaines de défense des libertés civiles commencent à s’inquiéter du nombre de fichiers de police disponibles sur Internet. Il était temps !
Cela fait déjà presque quatre ans que les services de police de la plupart des ...tats américains mettent en ligne leurs bases de données. Au programme : la liste des personnes recherchées par la police mais aussi les nom, adresse et photo d’anciens prisonniers et de personnes en liberté surveillée avec, bien sûr, la nature de leur crime. Mis en ligne pour inciter les citoyens à signaler les détenus en cavale, ces fichiers sont principalement consultés par les internautes afin de déterminer si un ex-taulard n’habite pas dans leur entourage. Dernier en date sur la Toile,
le site de l’...tat du Kentucky, le Kentucky Offender Online Lookup comporte une base de données de plus 22 500 personnes. Le site de l’...tat de Floride, un des premiers mis en ligne, a enregistré ce mois plus de 2,2 millions de clics. Un succès qui provoque les réactions, un peu tardives, de plusieurs groupes de défense des libertés civiles.
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L’existence de ces fichiers permet probablement d’attraper quelques dangereux détenus en fuite, mais elle cause surtout des dommages à des personnes qui tentent de recommencer leur vie après leur incarcération", remarque Larry Spalding membre de l’ACLU (American civil liberties Union). Le retour à une vie normale lorsque votre photo et votre passé s’affichent sur la Toile s’annonce en effet plutôt compromis. Surtout à l’heure où la plupart des employeurs américains n’hésitent pas questionner le Web sur les personnes qu’ils emploient ! Cette atteinte à la vie privée n’embarrasse pourtant pas les services de police. Pour Susan Howley, du Centre national des victimes d’abus : "
Il faut trouver un équilibre entre la sécurité publique et les droits individuels. Dès lors qu’il y a une victime, un témoin ou même un voisin, la balance penche forcément en faveur de la sécurité publique."