Neuf employés d’une institution anglaise auraient été suspendus pour avoir échangé l’e-mail intime de Claire Swire.
L’e-mail de Claire Swire , initialement destiné à son petit ami Bradley Chait et uniquement à lui, n’en finit pas de faire des ravages. Après le traquage médiatique dont la jeune femme a fait l’objet, c’est maintenant au tour des employés de la Financial Service Authority (FSA), l’équivalent anglais de la COB (Commission des opérations de Bourse) de payer les pots cassés. Mais que vient faire cette institution dans la galère ? Si le message a été initialement diffusé à quelques amis et collègues de travail par le boyfriend de la belle, avocat de la firme Norton Rose, il a aussi transité dans les messageries d’employés d’autres nobles institutions. Parmi elles : Arthur Andersen, Bloomberg, Clifford Chance, Dresdner Bank et la FSA. Cette dernière n’a pas attendu bien longtemps pour prendre des sanctions contre ses salariés.
Affaire interne
Selon le Times, neuf employés sont suspendus de leur fonction jusqu’au 2 janvier. Le Telegraph précise, lui, que la prime de fin d’année leur passera évidemment sous le nez. " Nous ne confirmons pas les informations que vous avez pu trouver dans la presse. Cette affaire doit se régler en interne ", assure cependant Rob Mc Ivoa, responsable de la communication de la FSA. Sur l’utilisation de l’e-mail au travail le dir’com est par contre très clair : " Nous avons des règles strictes sur
l‘utilisation de la messagerie électronique. Certains de nos employés ont reçu ce message et l’ont fait suivre, engageant ainsi la notoriété de la FSA ". Chez Norton Rose aussi, la direction se serait bien passée de cette publicité numérique. Environ 10 millions d’internautes auraient reçu le mail ! Si la firme n’a pas encore pris de mesures contre les expéditeurs du message, depuis mercredi 13 décembre, elle affiche sur son site web un message de presse de conséquence.
"Press statement : e-mail abuse"
L’habituel press statement, le message d’actualité de la firme qui orne généralement la homepage, a aujourd’hui pour titre : "E-mail abuse." Un clic sur le lien hypertexte renvoie sur un extrait du règlement interne de Norton Rose en matière d’utilisation de la messagerie électronique. En résumé : "Les règles de la société sont très claires concernant les e-mails. Tous les messages personnels, reçus ou envoyés, sont interdits. En particulier ceux contenant des propos discriminatoires, obscènes, pornographiques, salaces etc." Cette règle s’impose à tous les employés de la compagnie. Son bureau de Paris, par exemple, suit scrupuleusement cette discipline de fer. Les messageries des employés sont systématiquement filtrées et certaines extensions de fichier (Mpeg, photo sexy etc.) sont carrément supprimées. "Ce sont des mesures que l’on retrouve un peu partout dans les firmes internationales", assure Ludivine Lipszyc, la chargée de communication, qui ajoute avec amusement : "J’ai entendu parler de l’e-mail de Londres, il a dû circuler ici aussi. Une amie qui travaille chez Philip Morris m’a dit l’avoir reçu." Pour l’instant toutefois, les employés français ne semblent pas gênés par le règlement interne. " Nous avons un technicien sur place mais toute la maintenance et la surveillance du système informatique est effectuée depuis Londres", explique la jeune femme. Si le message intime avait été envoyé par un employé français, l’histoire aurait-elle pris la même tournure ?