Le Parlement estonien vient de voter une loi autorisant la création d’une banque nationale de données génétiques pour aider la recherche scientifique, sans aucun but lucratif.
Après les habitants de l’Islande et ceux des Iles Tonga, la population de l’Estonie va bientôt se prêter à la constitution d’une base de données génétiques. Le Parlement de cette petite république balte a en effet voté, le 13 décembre dernier, une loi qui autorise la mise en œuvre de ce projet à but scientifique. L’information, relatée dans le quotidien estonnien Postimees, nous a été confirmée par les services de la communication de l’ambassade d’Estonie à Paris.
Un million de volontaires
Contrairement au gouvernement des Iles Tonga, le ministère des Affaires Sociales estonien ne compte pas tirer de bénéfices financiers d’une telle opération. Son but : aider la recherche scientifique dans le cadre du séquençage du génome humain. Avant de faire voter cette loi, les responsables estoniens se sont appuyés sur divers sondages pour savoir si la population était prête à se lancer dans cette aventure peu commune. D’après ces études, sur les 1,4 millions d’habitants de ce petit pays, un million se sont déclarés volontaires. Une association à but non lucratif, mise en place par le gouvernement, sera chargée de récolter et de gérer les informations génétiques des Estoniens.
Des infos sous haute surveillance
Car même s’il recherche un investisseur étranger pour financer la mise en place de cette base de données génétiques, le gouvernement estonien compte garder le droit de contrôler les informations collectées, ainsi que leur utilisation. Une précaution indispensable, mais jugée insuffisante par les élus de l’opposition estonienne qui redoutent l’acquisition des données par un laboratoire étranger. La banque génétique estonienne présente en effet un avantage considérable : elle s’appuiera sur l’étude d’un million de personnes, soit environ quatre fois plus que la banque génétique islandaise et dix fois plus que son équivalent tonguien.