Le fournisseur d’accès à Internet Oreka a annoncé qu’il réduisait son offre de connexions gratuites de 18 à 6 heures par mois. La cause : trop d’abonnés...
Lancée en mai dernier, l’offre du fournisseur d’accès Oreka avait de quoi séduire : une connexion gratuite et 18 heures de surf sur Internet, également gratuites, pour tout nouvel abonné. "Un forfait gratuit de chez gratuit", résumait jeudi à l’AFP le jeune PDG d’Oreka, David Bitton. "En lançant en mai notre forfait, nous ne nous attendions pas à un tel engouement." Le site compte aujourd’hui entre 3 000 et 5 000 nouvelles inscriptions par jour et revendique 650 000 foyers abonnés. Forcément, la gratuité, ça attire du monde. Mais cela a attiré aussi quelques ennuis à Oreka, qui annonçait jeudi la division par trois du temps de connexion gratuite à Internet. "Pour permettre à ceux qui devaient patienter entre trois et cinq mois sur une liste d’attente de s’inscrire immédiatement", explique Sylvie Oberkampf, chargée du marketing et de la communication d’Oreka.
Internautes et annonceurs séduits
Personne, dans la start-up, ne semblait avoir prévu le succès du concept. "Nous savions au départ que l’existence de fournisseurs d’accès à Internet payants constituait une barrière pour les utilisateurs, confie Sylvie Oberkampf. Nous avons voulu miser sur la gratuité totale, en pensant recruter 2 000 abonnés par jour. Nos prévisions étaient largement en deçà de ce qui s’est réellement produit." Le succès d’Oreka provient d’un bouche-à-oreille particulièrement efficace, qui a permis à l’entreprise d’économiser ses investissements publicitaires. "Nous n’avons engagé que de très faibles coûts de marketing et de communication", indiquait jeudi David Bitton.
Le site n’a pas seulement séduit les internautes, mais aussi les annonceurs. D’ailleurs, le modèle économique d’Oreka repose uniquement sur les rentrées publicitaires. "Nous avons deux emplacements stratégiques pour les annonceurs, note Sylvie Oberkampf. Un mini-portail, l’"e-spot", que l’Internaute ne peut faire disparaître. Cette bannière compte aujourd’hui le plus gros taux de clics du marché. L’autre produit phare d’Oreka est l’"@ffichage". Nous proposons en fait aux annonceurs un emplacement stratégique sur notre site : la page d’accueil."
Trop d’heures offertes ?
La réduction du temps de connexion gratuite ne devrait donc rien changer à l’attrait du site pour les annonceurs. La mesure ayant pour finalité d’augmenter encore le nombre d’abonnés : "Nous prévoyons désormais de recruter 6 000 inscrits par jour", indiquait David Bitton. Déception pour les nouveaux internautes ? "Non, répond Sylvie Oberkampf. Car selon nos études, un abonné surfe en moyenne 5,4 heures par mois sur Internet. Les 18 heures offertes n’avaient pas vraiment de sens, car elles n’étaient pas consommées." Voilà donc la véritable raison de ce changement de cap : trop de gratuité "pour rien", une offre qui immobilisait les coûts de structure. Seuls les surfers avertis, utilisant Internet plus de "5,4 heures" par mois devraient ainsi pâtir du nouveau forfait. Mais la société a tout prévu : "Nous allons proposer une offre de haut débit à 290 francs par mois tout compris plus 500 francs de frais d’installation", explique Sylvie Oberkampf. Oreka veut ainsi réunir les conditions nécessaires pour atteindre son objectif : être rentable à court -terme. Fin 2001... si tout va bien.