L’industrie informatique n’ose même plus éternuer. La moindre nouvelle fait exploser Wall Street. Dans un sens comme dans l’autre.
Que Gateway annonce des résultats moins bons que prévus, et la bourse s’effondre. Qu’un autre présente des bénéfices en hausse, et le moral revient. Pour un ou deux jours, le temps qu’une autre mauvaise nouvelle assombrisse l’horizon. Et que les cours s’effondrent... Il ne fait pas bon être courtier en bourse aujourd’hui. A moins d’avoir des nerfs d’acier. Ou d’avoir du temps, beaucoup de temps.
Car la tendance, à long terme, ne peut qu’être à la hausse. Nous sommes face à une économie en pleine réorganisation. Des nouveaux acteurs sont apparus, bouleversant l’ordre établi. De nouvelles formes d’organisation se sont imposées, accentuant encore la rapidité et la violence du système. Et rien n’est stable. Rien. Internet, il ne faut pas l’oublier, était une lubie pour technophiles il y a encore 7 ans. Et un truc d’initié il y a trois ans (en France en tout cas). On ne parle désormais que de cela, et le réseau va encore dominer les débats et animer les fantasmes pendant quelques années. Le temps que tout se calme. Que les acteurs trouvent leur place. Et que la bourse redevienne un tant soit peu raisonnable (pour autant qu’elle le puisse).
Bref, nous allons continuer à faire les montagnes russes. Le temps que les groupes se constituent, et deviennent bénéficiaires. Le temps que le marché acquière une confiance à long terme dans les acteurs. En Europe, ils s’appelleront sans doute France Telecom, T-Online( Deutsche Telekom), Lycos-Europe (Telefonica),... Des valeurs sûres. Plus quelques indépendants capables de troubler la sérénité des dinosaures, voire de les bousculer, de les battre.
Tout cela prendra du temps. Mais il ne faut avoir aucun doute sur l’avenir de l’Internet. Aucun. Ou alors les mêmes que ceux qui, au début du siècle, se demandaient si l’aviation pouvait trouver un marché.