Les sites d’e-commerce sont parés pour les fêtes. Après les mésaventures de Noël 1999, chacun a pris conscience de l’importance de la logistique et du service. Revue de quelques-uns des sites sous pression.
"Noël 2000 : le moment ou jamais !" Cette injonction doit être accrochée dans tous les locaux des sites français de commerce en ligne. Nombre d’entre eux jouent en grande partie leur avenir d’ici le 24 décembre. Soit ils gagnent de l’argent et arrivent à convaincre de nouveaux investisseurs, soit ils brûlent leurs dernières cartouches. Les ratés de Noël dernier ne doivent pas se reproduire. Pour rassurer les clients, Houra promet un "Noël No Stress". Le cybermarché promet une livraison en 48 heures partout en France, notamment pour les 4 000 nouvelles références "jouets et idées cadeaux" de sa boutique de Noël, ouverte depuis le 13 novembre. Un sacré pari en perspective. Idem chez Abcool. Le site de jouets et de jeux vidéo se souvient encore de la grosse défaillance de 1999. Du 6 au 12 décembre dernier, les commandes passées sur le site ne sont pas parvenues au stock. Résultats : des livraisons retardées et des annulations de commande. "La boutique ayant vu le jour en novembre 1999, elle n’avait pas encore d’organisation logistique à Noël. Depuis le début de l’année, nous avons mis en place des systèmes d’informatisation, de prise de commandes ou encore d’approvisionnement. Nous sommes donc sereins aujourd’hui", rassure Jean-Pierre Lamblin, le responsable logistique. Le site saura d’ailleurs très vite s’il est prêt à affronter le rush de fin d’année. Il participe à l’opération Playstation 2 qu’il a promis de livrer dès le 24 novembre.
La pression de la Bourse
Chez Chateauonline, on s’en remet au slogan maison : "C’est bon d’avoir confiance." Pour éviter les ruptures de stock et les problèmes de livraison rencontrés l’an dernier, le marchand de vin a complètement repensé sa politique de qualité logistique. "On est prêt", clame Nicolas de Chevron-Villette, le directeur des ventes et du marketing. "Nous nous sommes associés avec des professionnels du secteur tant au niveau de l’entreposage que de la livraison express. Nous espérons faire 30 à 40% de notre chiffre d’affaires à cette occasion, mais tout va dépendre des gens qui vont acheter sur le Net pour la première fois cette année." Chez pere-noel.fr, la tension est là. La galerie marchande, ouverte en novembre 1999, fait sa publicité dans les cinémas depuis le 15 novembre. "C’est une période importante pour nous, car même si nous ne vendons pas que des jouets, notre nom nous donne une visibilité incroyable. On nous attend beaucoup en cette fin d’année", admet Jean-René Bouton, le responsable communication. Les équipes de préparation des commandes à l’entrepôt de Vitry et celles de la hotline ont été renforcées. Cotée depuis avril dernier, la société a une pression supplémentaire : celle de la Bourse.
Plus loin que les sapins et la dinde
Jouet-online affiche, pour sa part, une grande sérénité. Le site, propriété du groupe Distritoys, vient de sortir sa deuxième version. Un investissement de 5 millions de francs que Pascale Joud, sa responsable, entend récupérer lors de ces fêtes. "Nous avons un objectif de 4 millions de francs à Noël. Le site représente pour le groupe un canal de distribution comme un autre. Nous bénéficions donc de sa logistique, de sa plate-forme de plus de 25 000 m2. Nous voulons être là dans trois à quatre ans, quand il ne restera que 3 ou 4 vendeurs de jouets sur le Net", assure-t-elle. Même confiance du côté de Telemarket. Le cybermarché, filiale de e-laser des Galeries Lafayette, est en train de transvaser toute son activité vers son nouvel entrepôt de Pantin où 50 millions de francs ont été investis. Objectif : passer d’une capacité de 1 500 commandes par jour à 2 500 en janvier 2001, puis rapidement à 5 000. "Toutes les opérations y seront informatisées. Les produits sont scannés, les colis pesés à la sortie pour contrôler qu’ils correspondent à la commande passée, et les livraison sont suivies par un système Wap", détaille Christian Marchandise, son PDG. Noël va représenter une période très active pour le commerçant en ligne. Mais Télémarket voit plus loin que les sapins et la dinde. Il se tourne désormais vers le rôle de prestataire logistique. Son premier client sera Monoprix. Mais d’autres suivront certainement bientôt.