Le GPRS, c’est pour bientôt... mais quand ?
Les constructeurs de mobiles sont plus ou moins prêts pour le GPRS. Et les opérateurs français demeurent plutôt flous sur les dates de lancement commercial.
La cavalerie se fait attendre... Le GPRS (General Packet Radio Services), qui doit sauver le Wap de son faible débit actuel (9,6 kilobits par seconde), ne sera pas lancé en France avant la fin de l’année 2000. On y croyait pourtant, SFR ayant laissé entendre que son offre commerciale GPRS pourrait être opérationnelle en décembre. Finalement, ce ne sera pas avant février 2001, d’après un porte-parole. France Télécom avait auparavant joué la prudence en annonçant, en septembre dernier, que son offre commerciale ne serait pas prête avant le premier trimestre 2001. Résultat : son action avait perdu plus de 3,5 % de sa valeur face aux fanfaronnades de SFR. Pendant ce temps, Bouygues Télécom demeure réservé : l’offre GPRS sera prête pour juin 2001, pas avant.
Le GPRS est un enjeu particulièrement sensible pour les opérateurs. Il rend notamment les mobiles aptes à échanger des photos, voire des images animées ou de la vidéo. Avec quelques dizaines de kilobits par seconde, le débit sur les mobiles GPRS est en effet sensiblement le même que sur les ordinateurs équipés d’un modem téléphonique. Le mobile GPRS est également connecté en permanence : il ne lui faut que quelques secondes pour afficher une page Wap, et l’on est facturé à la quantité de données échangées. Le premier opérateur sur le créneau pourra donc rafler la première vague de clients avec des services autrement plus convaincants que sur les Wap actuels.
Du GPRS lent pour commencer
Les opérateurs ont certes développé un certain nombre de sites expérimentaux, et le déploiement du GPRS suit son cours, ce qui peut expliquer les retards. Mais l’infrastructure n’est pas le seul souci des responsables. Car, pour l’instant, comme nous l’ont confirmé les porte-paroles respectifs, très peu de constructeurs de mobiles ont des appareils GPRS au catalogue. Sagem est prêt (le premier pack SFR GPRS devrait d’ailleurs inclure un mobile Sagem). Motorola, Alcatel et Ericsson annoncent des produits pour le premier trimestre 2001, tandis que Nokia, Philips et Siemens n’ont encore rien à proposer. Les constructeurs les plus avancés en la matière aimeraient pouvoir commercialiser leurs modèles avant la concurrence, mais ils nous ont confié être également assez peu informés sur les dates réelle de mise en service des réseaux GPRS des opérateurs. Bouygues Télécom en rajoute, précisant que les premiers modèles GPRS (ceux des packs concurrents donc) seront en général des modèles à 2 slots, c’est-à-dire bridés à 20 kilobits par seconde. Et qu’il est préférable, comme eux, d’attendre le milieu de l’année 2001 pour craquer pour le GPRS, avec des mobiles capables d’atteindre jusqu’à 52 kilobits par seconde. Reste que SFR et France Télécom tiennent chacun, coûte que coûte, à être le premier. Pour l’intox, en tout cas, ils sont à égalité.