12/01/2000 • 11h55
Symphonie de portables pour orchestre bavarois
Les musiciens de l’orchestre de Bamberg, en Allemagne, lisent désormais leurs partitions sur ordinateur.
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Bamberger Symphoniker
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Imaginez
un orchestre au grand complet, smoking, robe longue,
violon sous un bras, et ordinateur portable sous l’autre.
C’est l’image, que voient, désormais,
les spectateurs de l’orchestre
allemand de Bamberg quand les musiciens arrivent
sur scène. Stradivarius et Siemens, associés
pour Mozart. Car l’informatique a pris la place,
sur le pupitre, des anciennes partitions de papier.
"L’idée a été lancée
en septembre dernier", dit Franziska Reichert,
chargée de la communication de l’orchestre.
La direction a alors passé un accord avec Siemens
pour financer le passage au numérique. En décembre
dernier, la formation donnait son premier concert,
équipée du nouvel outil : un ordinateur
tournant sous Windows et doté d’un logiciel
gérant l’affichage des partitions. Une
bonne opération de communication pour Siemens,
qui associe son nom aux concerts du Bamberger Symphoniker
pour le prix d’une petite centaine d’ordinateurs
fournis à l’orchestre. Et un saut technologique
moins anecdotique qu’il n’y paraît pour les
musiciens : "Cela évite d’avoir à
tourner les pages", explique Franziska Reichert.
Les portables sont en effet dotés d’un
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Bamberger Symphoniker |
périphérique
un peu particulier : une souris à pied. Un
coup de tatane discret suffit à passer de l’andante
à l’adagio. Autre avantage : le rétro
éclairage. Il pourra s’avérer utile
pour des mises en scène nécessitant
un maximum d’obscurité.
Direction assistée par ordinateur
"Le projet en est encore à un stade expérimental",
précise la chargée de communication
de l’orchestre. Très expérimental, même
: les partitions sont scannées juste avant
le concert et ce ne sont, en fait, que de simples
images qui s’affichent sur les écrans...
Un super pupitre à 10 000 francs ! Les musiciens
ne peuvent pas annoter directement les morceaux comme
ils pourraient le faire sur une vraie partition numérique.
Ennuyeux. Et surtout très limité. "Ce
sera bientôt possible", promet la direction
de l’orchestre.
Mais le fin du fin, nous assure-t-on, sera la pleine
utilisation de l’informatique par le chef d’orchestre
lui-même : les Karajan de demain enverront leurs
instructions directement sur l’écran des
différents instrumentistes. Passée la
mise en œuvre, encore très floue, il restera
à prouver l’efficacité du clic de souris
face aux coups de mentons et mouvements de baguette.
Et, si cela marche, à imaginer des concerts,
à Paris, dirigés via Internet, par un
chef d’orchestre de Berlin ou de San Francisco...
Lien de l’article :
Site de l’orchestre : http://www.bamberger-symphoniker.de
Siemens : http://www.siemens.com
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