6/11/2000 • 11h58
ARCHIVES 1.08 - Nike mise sur Microïds
Un petit éditeur français de jeu vidéo a convaincu le géant du sport de sortir un jeu d’aventures avec des footballeurs.
La quarantaine décontractée malgré un sourire inquiet, la plaisanterie facile : Elliott Grassiano, le fondateur de Microïds, ne manque pas de charisme. Ni de culot. C’est sans doute cela qui a séduit Nike : le géant mondial de l’équipement sportif a accepté que l’éditeur français de jeux vidéo adapte, pour PlayStation, l’une de ses pubs TV. « On a su que Nike préparait un spot inspiré de l’univers du jeu vidéo, raconte Elliott Grassiano. Nous leur avons carrément proposé de créer une aventure. » Aussitôt soumise à Nike France, l’idée est renvoyée vers Nike Europe, à Amsterdam. « On a réalisé une maquette qui leur a plu », explique simplement le big boss. The Mission met en scène un binôme de footballeurs, choisis parmi neuf stars en contrat avec Nike. Le duo doit récupérer un ballon dans une tour gardée par des Ninjas censés symboliser l’esprit anti-sportif. Et si les méchants guerriers ont droit à tous les coups, l’équipe Nike ne peut se défendre, ballon au pied, qu’avec des gestes techniques. Attendu pour Noël 2000, ce jeu pourrait bien faire un carton. D’autant que les Tricolores Lilian Thuram et Thierry Henry font partie de la dream team de Nike... Ce succès arrangerait bien Microïds, qui réfléchit sérieusement à une introduction en Bourse, qui consacrerait la lente mais régulière montée en puissance de la société, créée en avril 1985. Passionné d’informatique - il a construit de ses mains son premier ordi en 1981 et développé un jeu de simulation sur Thomson MO5 -, Elliott Grassiano a d’abord voulu que sa boîte se spécialise dans le développement de jeux vidéo. Petit à petit, Microïds est venue à l’édition, puis à la distribution de ses propres produits. Aujourd’hui, la « petite » peut exhiber ses muscles : 64 millions de francs de chiffre d’affaires en 1999, dont 70 % à l’export, un résultat net positif d’un million de francs et deux filiales européennes (une en Italie, l’autre en Angleterre). La force tranquille ?
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