Bernard Tapie, Bernard Arnault, Michel Bon : les vedettes du patronat étaient au rendez-vous sur le forum de discussion en direct avec Jean-Marie Messier, organisé à l’Espace Vivendi mercredi 25 octobre. À l’exception d’Arnault, les (fausses) stars se sont d’ailleurs prestement fait virer du canal de chat par un modérateur très protecteur. Pas de chance : sur Internet, chassez le Michel Bon, et Michael Good revient au galop. Le garde-chiourme et scribe de J6M (le pédégé ne saisit pas lui-même ses réponses au clavier) a également mis à la porte un sans-papiers et quelques autres miséreux du cybermonde. Place au biz !

Les doigts dans le nez

Môssieur le PDG du deuxième groupe de communication du monde, chemise rose pastel sans cravate, sirotant à la paille une boisson inconnue, n’a pas daigné se gratter le nez comme nous lui avions demandé afin de prouver qu’il était réellement en direct-live-realvideo. "Mais il s’est tout de même touché le bout du nez", a objecté un journaliste. De toutes façons, les questions de la rédaction de Transfert n’ont pas rencontré un grand succès. Nous préférons vous livrer quelques perles glanées ça et là :
   J6M s’entend "très bien" avec Pierre Lescure, et tant pis si "ça en dérange certains". Ah bon ? On dit pourtant que le PDG de Canal Plus et J6M se déchirent pour obtenir chacun plus de pouvoir dans la nouvelle entité Vivendi Universal.
  J6M n’aime pas porter la cravate. Il l’arbore à regret pour rencontrer certains banquiers. C’est un mec cool, en fait.
  "Rien ne vaut le dialogue direct, il n’y a pas de tabou. Je recommencerai certainement."

De Gaulle en pire

Il n’aura pourtant pas échappé aux internautes que le dialogue en direct avec une star du biz, c’est une conférence de presse Gaullienne en pire. Langue de bois garantie. Au rythme d’une question par seconde, J6M n’a qu’à piocher celles qui le valorisent et auxquelles il sait répondre. Facile d’ignorer l’internaute qui lui demande trois fois de suite des comptes sur sa politique de protection des données personnelles. Jean-Marie Messier préfère répéter que Vivendi distribuera des PC à ses salariés pour 3 euros par mois à partir du 1er janvier, ou bien que le groupe a créé 20 000 emplois en 4 ans, "surtout pour les jeunes". Le franc-parler des chats, c’est peut-être le capitalisme de papa qui revient sur le Net...