À peine sortis de plusieurs jours de chute sévère, les marchés financiers - Nasdaq en tête - repartent à la hausse dans des proportions irrationnelles.
Changement de ton. Le monde de la finance applaudit les excellents résultats de plusieurs grands noms des technologies. Dans le sillage de Microsoft, Sun Microsystems, America Online, Nokia ou encore eBay ont publié d’excellents résultats pour le troisième trimestre 2000, des chiffres parfois même très supérieurs aux attentes des analystes. Conséquence, le Nasdaq - le marché américain des valeurs technologiques - repart à la hausse (+ 7,7% jeudi et +2,5 % en séance vendredi). Les marchés européens suivent, comme à l’accoutumée.
Des niveaux stratosphériques
Pourtant rien de très fondamental ne s’est produit, qui puisse justifier un retournement de tendance aussi brutal. "Les résultats des sociétés sont certes bons. Mais ils montrent surtout que la concurrence est de plus en plus vive, alors que la demande n’est plus aussi forte qu’avant, estime Philippe Bechade, analyste chez Cerclefinance.com. Ainsi, si Nokia réalise une meilleure performance que Motorola sur les ventes de téléphone mobile c’est avant tout parce que son réseau de distribution est plus efficace et non parce que la demande est forte. Car, si c’était le cas, Motorola aurait aussi de bons résultats." Autre bémol : malgré la sévère correction de ces dernières semaines, le cours des valeurs technologiques reste à des niveaux stratosphériques. Les actions du Nasdaq sont valorisées en moyenne 120 fois les bénéfices attendus pour 2000, contre seulement 24 ou 25 pour l’indice Dow Jones.
L’inquiétude Amazon
"Nous sommes dans l’irrationnel le plus total, poursuit Philippe Bechade. D’autant que ce retour à la hausse se fait en dépit d’incertitudes persistantes, en particulier sur la situation au Proche-Orient et sur les cours du pétrole." Incertitudes également sur l’avenir de plusieurs entreprises des nouvelles technologies. "Le cas Amazon, par exemple, n’est toujours pas réglé, dit Philippe Bechade. Le cours de l’action restant sous les 30 dollars, Amazon devrait avoir de plus en plus de mal à se financer. Du coup, l’inquiétude monte. Or si cela se passe mal pour Amazon, tout le monde en pâtira par effet de contagion."
Les prochaines semaines risquent donc d’être tout aussi mouvementées que les précédentes. Et le mois de novembre devrait s’avérer décisif. C’est en effet à cette époque que les gérants des fonds américains reconstituent - ou non - leurs portefeuilles, après les traditionnelles prises de bénéfices d’octobre. "Si ces gérants décidaient cette fois-ci de ne pas investir, si la situation s’envenimait au Proche-Orient et si le cours du pétrole restait élevé, alors la fin de l’année pourrait être bien difficile", conclut Philippe Bechade. Si...
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