Cotées à Milan et Francfort sur les bourses spécialisées dans la nouvelle économie, Freedomland et Infomatec, sont accusées d’avoir falsifié des informations financières les concernant.
Gros temps sur les nouveaux marchés européens. Le "Nuovo Mercato" italien et le Neuer Markt allemand, les équivalents du Nasdaq, (le marché américain des valeurs de croissance), sont affectés par deux "affaires" similaires. En Italie, le PDG de Freedomland, un fournisseur d’accès à Internet pour téléviseurs via des "netbox", est accusé de présentation de faux bilan et de manipulation de cours par le procureur de Milan. Les dirigeants de la société sont suspectés d’avoir surestimé le nombre de ses clients lors de son introduction en bourse, en avril dernier. Tout en contestant la version de la justice, Virgilio Degiovanni, le PDG et fondateur de Freedomland, a finalement démissionné le 18 octobre.
Perquisitions
L’affaire a eu des conséquences en cascade au cours des deux dernières semaines. À Paris, le cours de la firme française Netgem a dégringolé de 60 % sur le nouveau marché. Freedomland est en effet un des gros acheteurs européens des netbox fabriquées par Netgem. Depuis, la société française s’efforce de démontrer que ses résultats ne seront pas affectés par les révélations de la justice italienne.
En Allemagne, c’est Infomatec AG, une société développant des logiciels et, elle aussi, des boîtes de connexion à Internet par la télévision, qui est dans le collimateur des juges. Accusée, en septembre, d’avoir surévalué les ventes de certains produits, elle a fait l’objet, la semaine dernière, de perquisitions dans ses locaux et aux domiciles de deux de ses dirigeants. Cette affaire, qui n’est pas la première de son espèce, conduit aujourd’hui le site d’informations économiques américain Bloomberg à s’interroger sur les règles d’admission sur le nouveau marché allemand, le plus important d’Europe.