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11/10/2000 • 17h04

Les Suédois, ”entrepreneurs du chaos

Kjell Nordström et Jonas Ridderstrale, crânes rasés et silhouettes noires, sont en passe de devenir des auteurs classiques de la nouvelle économie. Traduit en 22 langues en un an, leur livre Funky Business est le fruit de huit ans de collecte de documentation. Il décortique les méthodes de management qui règnent sur l’ère de l’information - de l’émotion, diraient-ils. Les deux Suédois sont professeurs d’économie à la Stockholm School of Economics. Kjell Nordström, notamment, a eu pour élèves les fondateurs de Spray, le portail paneuropéen.


Solveig Godeluck
Qu’est-ce que le funky business ? Kjell Nordström : C’est une métaphore qui se rapporte à la musique. Au début du siècle, il n’existait que la musique symphonique, architecturée, avec un chef d’orchestre et des rôles bien précis pour chaque instrument. Puis le jazz est arrivé, et la musique s’est s’épanouie dans la diversité. La culture est pionnière, comme d’habitude. Mais il se passe maintenant le même phénomène dans les affaires. Avant, on ne voyait pas de chefs d’entreprise en baskets, travaillant la nuit, et recrutant leurs amis. Dans dix ans, la diversité dans le milieu du travail sera encore plus riche.

Il ne s’agit que d’une révolution du look ?

Jonas Ridderstrale : Non, le fonctionnement de l’entreprise change aussi. On vous donne tellement de choses quand vous travaillez dans un funky business : massages gratuits, boissons à volonté... Ce qui est funky chez Nokia, ce n’est pas la technologie, c’est l’ambiance.

Les starts-ups suédoises sont-elles excentriques ?

K. N. : Il faut savoir que Stockholm est la ville la plus moderne de la planète. C’est flagrant en architecture, en musique, en littérature, dans l’éducation... Je dis cela sans implication morale : ce n’est ni bon, ni mauvais. Mais le fait est qu’il y a 70 ans, les sociaux-démocrates suédois ont lancé un grand programme d’expérimentation sociale. Leur objectif était de libérer les individus des classes, des familles, de toutes les institutions sociales. La quintessence de ce projet, ce sont les "maisons du peuple", où l’on a externalisé les services sociaux, de la crèche à la retraite. Résultat : les jeunes ont considéré cette liberté comme un acquis. Ils n’ont plus aucun respect des autorités, ils sont habitués à travailler en équipe. Leur seul point de référence dans cette société, c’est eux-mêmes. Au moins, avec un tel bagage, ils peuvent s’en sortir dans le chaos créé par Internet.

Mais il a fallu attendre Internet pour que les jeunes Suédois se révèlent...

J.R. : Dans les années 80, la créativité était déjà très importante. Mais la décennie suivante a apporté du nouveau, avec la transition vers une économie de l’information. Jusque-là, le business était très réglementé et très concentré en Suède, ce qui empêchait l’explosion des innovations dans le domaine économique. On a beaucoup expérimenté en matière de sexe, de drogue, de suicide, de divorce, mais il a fallu attendre les années 90 pour les start-ups.

Dans quelle mesure peut-on dire d’une entreprise comme Spray, porte-drapeau des netentreprises suédoises, est le fruit d’une expérimentation sociale ?

K.N. : Savez-vous qui a inventé les couches jetables ? Les Suédois, parce que les femmes ont commencé à travailler très tôt, et n’ont plus eu le temps de laver les langes. Spray, c’est pareil. Spray est née dans un environnement où il n’existait pas de manière de créer une entreprise dans laquelle on puisse s’épanouir et jouir de toutes les libertés. Son fondement, c’est de servir les autres personnes, et que chacun s’amuse. Cet esprit demeure aujourd’hui, alors que l’entreprise compte plus de 2 000 salariés.

Mais ce n’est qu’un slogan...

K.N. : C’est plus concret que cela. Avec des implications dans le business : les prestataires de services traditionnels sont arrogants et communiquent au compte-gouttes. Vous en avez marre de votre banquier, de l’assureur, des employés des télécommunications, du gaz... Au contraire, Spray est votre copain. En suédois, c’est le kompis, l’ami à qui l’on fait confiance. Il va tout traiter à votre place. À la fin du mois, si vous vivez en Suède, vous recevrez une seule facture de Spray, qui se chargera de traiter avec les prestataires.

C’est une tactique pour s’imposer comme premier portail marchand...

K.N. : Comme Spray est un vrai kompis, il ne tentera pas de vous piéger. Par exemple, il ne mettra pas en place de programme de fidélisation. Parce que votre ami ne veut pas vous obliger à dîner avec lui tous les soirs...

Y a-t-il de récentes innovations dans le management de Spray ?

K.N. : C’est une entreprise qui accepte de ne pas faire les choses. Quand il y a un marché à prendre, on demande à la ronde si quelqu’un a envie de gérer le projet, de s’impliquer à fond pendant deux ou trois ans. S’il n’y a aucun volontaire, on s’abstient de lancer le projet. On considère que cela ne peut être rentable qu’à partir du moment où les gens aiment ce qu’ils font, et ne risquent pas de péter les plombs en route. Car voilà la deuxième caractéristique du management chez Spray : il faut être entrepreneur pour appartenir au groupe. Être capable de gérer le chaos, sans recevoir d’ordres. L’entreprise fonctionne comme un réseau structuré, un espace dans le cyberespace, avec une marque, dans lequel vous pouvez monter votre projet.

Spray est-il un exemple isolé ?

K.N. : Non, les autres start-ups suédoises, Icon, Framfab, etc., possèdent toutes ces caractéristiques. Spray n’est pas une invention géniale ex nihilo. C’est un environnement comme la Silicon Valley. Et c’est un peu comme les Bains douches à une certaine époque de la nuit parisienne, l’endroit où il faut être. Tout le monde veut être embauché chez Spray. Toutes les entreprises veulent être partenaires.

L’Europe peut-elle devenir leader sur Internet ?

K.N. : L’Europe compte 350 millions d’habitants et 650 régions : c’est ici que cela doit se passer. Nous sommes déjà les premiers en matière de télécommunications sans fil. Quant aux applications Internet, nous sommes très forts. L’exemple d’Airbus montre que quand on collabore entre Européens, on gagne contre les Américains. Dans le Net, nous avons déjà vu se constituer un immense groupe paneuropéen, Spray, qui a racheté Caramail en France et d’autres entreprises ailleurs. Notre différence avec les ...tats-Unis, c’est que nos marchés sont plus imparfaits que les leurs. Internet, qui permet de lisser ces imperfections, sera donc encore plus bénéfique en Europe.

Funky Business, Kjell Nordström et Jonas Ridderstråle, Les Echos éditions, septembre 2000, 145 F

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