Priceline, une des entreprises de e-commerce les plus connues aux ...tats-Unis derrière Amazon, a annoncé l’arrêt des activités de ses filiales spécialisées dans l’épicerie, l’essence et le matériel d’occasion. Du coup, son "business-model" se voit contesté.
Jay Walker, le fondateur de Priceline et inventeur du système "faites votre prix", s’est débattu comme un beau diable pour défendre son "bébé". Mais la fermeture annoncée le 5 octobre des filiales Webhouse Club et Perfect Yardsale, spécialisées respectivement dans l’épicerie et l’essence et dans le matériel d’occasion, a brutalement jeté un doute sur la viabilité d’un modèle lancé il y a deux ans et demi. Dans un article du Washington Post, Jerry Knight, qualifie ainsi Priceline de "jeu d’achat vidéo camouflé en entreprise" en soulignant que l’action de la société a chuté en six mois de 96 à 5 dollars.
Recentrage
Lancée en novembre dernier, WebHouse Club avait touché quelque deux millions de clients grâce à ses liens avec 7 200 magasins d’épicerie et à 6 000 stations-services. Mais, malgré l’injection récente par Jay Walker de 125 millions de dollars tirés de la cession d’actions Priceline à Paul Allen ou au prince saoudien Alwaleed, la filiale, qui compte 375 salariés, peinait à convaincre les fabricants de produits de grande consommation et les pétroliers de rejoindre son système. Et elle commençait à manquer de liquidités. "Cela n’a rien à voir avec notre cœur de métier", a assuré un porte-parole de Priceline. "Cette histoire est due aux conditions actuelles des marchés financiers", a-t-il ajouté.
La firme basée dans le Connecticut va donc se recentrer sur son activité principale, qui consiste à laisser les consommateurs fixer eux-même les prix de billets d’avions, de chambres d’hôtels, de voitures neuves, de prêts immobiliers et de services de téléphonie longue-distance. La société, qui avait annoncé en juin son arrivée en Europe, a également indiqué qu’elle compte décliner son modèle dans le "business to business". Mais une part de sa valorisation boursière était justement liée aux promesses d’extension possible de son modèle à d’autres marchés. Après les échecs de Webhouse Club et Perfect Yardsale, les investisseurs risquent de prendre leur temps pour réfléchir...