La police italienne a arrêté une vingtaine de personnes proches de la mafia sicilienne. Elle les soupçonne d’avoir monté un système informatique afin de détourner des fonds.
La mafia se met aux nouvelles technologies et troque les armes pour la souris. Une vingtaine de membres liés à Cosa Nostra ont tenté de détourner près de 680 millions de dollars (plus de 5 milliards de francs) en créant un faux réseau bancaire, copie conforme du système du Banco di Sicilia. Mais leurs agissements ont été repérés par des écoutes téléphoniques classiques. Mardi 3 octobre, la section anti-mafia de Bologne, aidée par les services de police de Palerme, a procédé à l’arrestation des personnes incriminées, parmi lesquelles Antonio Orlando, proche de l’un des chefs de la mafia, et plusieurs dirigeants du Banco di Sicilia. Toutes sont mises en examen pour "association de malfaiteurs, tentative de détournement de fonds et de blanchiment d’argent". Les fonds sur lesquels lorgnait l’association mafieuse étaient des aides de l’Union européenne destinées à la Sicile.
Le Vatican visé
L’opération paraissait simple. La transaction frauduleuse devait s’effectuer grâce à un PC dans lequel était installé le logiciel piraté des guichets virtuels du Banco di Sicilia. Une fois ces guichets fermés, les responsables de la banque pouvaient se connecter au réseau avec les mots de passe d’autres employés. Il ne leur restait plus qu’à transférer les fonds sur le PC pirate, en simulant un virement normal sur un compte du Banco di Roma à Bologne. Après ces arrestations, le président de la Commission nationale anti-mafia, Giuseppe Lumia, a déclaré au quotidien transalpin La Stampa : "La mafia commence à utiliser les réseaux informatiques et Internet comme nouvelle méthode de blanchiment de l’argent provenant de ses activités traditionnelles." Sûrs de leur coup, les mafieux avaient déjà contacté un évêque à Rome et projetaient de détourner des fonds de l’IOR, la banque du Vatican...