Selon un rapport publié par une importante association américaine de protection de l’enfance, l’informatique à l’école fait plus de mal que de bien
L’utilisation de l’informatique à l’école n’aide pas les enfants à apprendre. Au contraire, l’utilisation de l’ordinateur favorise l’obésité, isole les écoliers et entrave leur créativité. Telle est la substance d’un rapport publié lundi 11 septembre par l’Alliance for Childhood (Alliance pour l’enfance), une association américaine regroupant de nombreux enseignants et experts en pédagogie, parmi lesquels figurent quelques pontes des universités de Stanford et de Berkeley.
Un marché juteux pour les sociétés high-tech
La thèse défendue par l’association est on ne peut plus iconoclaste. Les auteurs du rapport appellent à un moratoire dans l’implantation des ordinateurs à l’école. Or, depuis 1996, l’informatisation est au centre de la politique scolaire de l’administration Clinton. Selon le rapport de l’Alliance, "équiper en ordinateurs et connecter les écoles américaines est une priorité majeure, non pas pour les enfants, mais pour les sociétés high-tech qui ont besoin de trouver de nouveaux marchés". Lowell Monke, professeur en sciences de l’éducation dans une université de l’Ohio et co-auteur du rapport, s’exclame : "Il faut arrêter de considérer l’informatique comme une panacée. La qualité de l’enseignement ne dépend pas du nombre d’ordinateurs disponibles dans les salles de classe." Il ajoute : "Malheureusement, pour la majorité des Américains, tenir un tel discours est jugé blasphématoire."
Le rapport cite plusieurs études montrant que l’utilisation de l’ordinateur par les jeunes enfants a peu d’effets sur le développement de leurs capacités. Un article publié mardi sur le site du Mercury Center, un quotidien en ligne californien, rapporte les propos d’une psychologue de l’université de Berkeley selon laquelle "pour un enfant, jouer avec des legos est plus utile intellectuellement que tout ce qu’il peut faire face à un ordinateur."
Le rapport complet est disponible sur le site de l’Alliance for Childhood
http://www.allianceforchildhood.net/