Les pratiques de Network Solutions Inc., l’une des entreprises chargées d’enregistrer les noms de domaine, manqueraient de transparence, selon le Nando Times.
Network Solutions Inc. (NSI) ferait-elle de la rétention de noms de domaine ? C’est la question que pose le Nando Times, se faisant l’écho de plaintes émanant de particuliers et de professionnels. Lorsque l’un d’entre eux souhaite déposer un nom de domaine, il s’acquitte d’une cotisation auprès d’un organisme spécialisé, comme Network Solutions (NSI). Lorsqu’il n’a plus l’utilité de ce nom, il peut l’abandonner purement et simplement. Le nom peut alors à nouveau être déposé par quelqu’un d’autre, auprès de NSI ou d’un de ses concurrents. L’ennui c’est que NSI semble parfois faire traîner les choses. Un éditeur de Charlotte (Caroline du Nord) cité par le Nando Times se plaint ainsi de délais inexplicables pour déposer des noms pourtant disponibles, "comme si NSI menait une politique de favoritisme envers quelques initiés".
Abus de position dominante
Au lieu de le laisser tomber dans l’oubli, le propriétaire d’un nom de domaine peut aussi le revendre aux enchères sur un site spécialisé. Un chef d’entreprise de Houston (Texas) a ainsi revendu "business.com" pour 7,5 millions de dollars (près de 55 millions de francs). Au début de l’été, NSI a annoncé son arrivée sur ce marché lucratif de la revente aux enchères. Mais au lieu de laisser les propriétaires organiser leurs propres enchères, souligne le Nando Times, NSI a annoncé qu’elle revendrait en plus, et pour son compte, certains noms de domaine : ceux pour lesquels les propriétaires n’avaient pas acquitté leur cotisation. Cette décision provoque le tollé de ses concurrents. Selon eux, ces noms doivent retomber dans le domaine public. NSI n’a pas à en conserver la propriété et encore moins à s’enrichir en les revendant aux enchères. Or, toujours selon ses mêmes concurrents, NSI détiendrait un à trois millions de noms de domaine tombés en désuétude. Ils y voient une forme d’abus de position dominante. Un rien embarrassés, les dirigeants de NSI arguent de leur bonne foi. Ce système leur permet "seulement" de combler le trou des impayés, assurent-ils. D’ailleurs, le prix de revente ne "dépasserait pas le montant des impayés". Ce type d’incident pousse en tout cas des spécialistes comme Lauren Weinstein, cofondatrice de réseau californien PFIR (People for Internet Responsibility), à militer en faveur d’une régulation renforcée. Un vrai casse-tête pour l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l’organisme international chargé d’encadrer le nommage des sites, dont les pouvoirs sont mal définis alors même que le nombre de noms déposés ne cesse de croître (19 millions enregistrés à ce jour, dont 80 % de ".com").
Network Solutions Inc.:
http://www.networksolutions.com
GreatDomains, site d’enchères de noms de domaine:
http://www.greatdomains.com
L’ICANN:
http://www.icann.org
L’article du
Nando Times:
http://www.nandotimes.com/technolog...
Le réseau PFIR (People for Internet Responsibility):
http://www.pfir.org