Le géant de la télévision réduit sévèrement les effectifs de son site : 20 % du personnel sera "dégraissé" d’ici la fin de l’année.
J.Chambaud/Transfert |
Illustration par l’exemple. Il y a quelques jours, la banque Gretzler et Co publiait une étude (lire
Toujours plus de chômeurs dans le bitouci) sur les licenciements dans le secteur du b-to-c (les entreprises qui s’adressent directement aux consommateurs et non aux autres entreprises). Elle affirmait, entre autres, que les entreprises de contenu seraient les plus affectées par la baisse des revenus publicitaires. C’est exactement ce qui est arrivé au site de NBC. Et la filiale Internet de la chaîne de télévision américaine ne fait pas dans la dentelle : 100 employés ont appris mardi 8 août qu’ils étaient mis à la porte et que 70 autres les rejoindront d’ici la fin de l’année. Au total, ce sont pas moins 20 % des 850 salariés de NBCi qui ont perdu leur emploi.
Mais point notable : l’étude de Gretzler et Co tenait absolument à conclure sur le fait que les fusions-acquisitions n’étaient pas la cause des dégraissages dans le bitouci américain. Or, le plan de restructuration de NBC fait suite à l’annonce d’une fusion de sa filiale Internet avec d’autres sites (snap.com, Xoom, flyswat.com et AllBusiness.com) qui ont été ou seront promptement avalés d’ici l’automne, pour former un portail unique.
Grandes manœuvres
Les grandes manœuvres de NBCi, filiale à 40 % de NBC, dépendant elle-même du géant de l’électricité américaine General Electric, interviennent alors que le chaîne est dans une situation boursière plutôt médiocre. Au second trimestre, elle avait perdu près de 152 millions de dollars, soit 50 millions de dollars de plus qu’en 1999. Ses actions ont connu une chute vertigineuse de 85 % depuis le début de l’année. Elles stagnent aujourd’hui autour des 10 dollars. "Notre but n’est pas de perdre de l’argent indéfiniment. Dans la conjoncture actuelle, la Bourse exige des résultats, il faut être très discipliné", a déclaré au New York Times William J. Lansing, directeur de NBC, avec un sens de la nuance très américain. Les licenciements se feront surtout à San Francisco, où la filiale est basée, mais la direction promet de répartir le plus possible les 170 suppressions d’emploi. NBC est loin d’être la seule à "dégraisser" en ce moment : cet été, son concurrent CBS a mis a la porte plusieurs dizaines de salariés de son site et Walt Disney compte faire la même chose prochainement.