Il y a deux ans, la société Sun Microsystems portait plainte contre Microsoft auprès de la Commission européenne. Vendredi 4 août, la firme de Bill Gates s’est vue notifier "une procédure de communication de grief". La rentrée s’annonce chaude.
Microsoft n’avait pas assez du procès tonitruant qui l’oppose à ses juges américains : voilà que la Commission européenne lui demande des comptes, sur la base d’une plainte déposée par la société américaine Sun Microsystems en 1998. À l’époque, le concepteur de serveurs et de logiciels accusait la firme de Bill Gates d’enfreindre les règles de la concurrence de l’Union européenne et de refuser de dévoiler des informations relatives à Windows. Avisé de cette plainte par la Commission européenne le 4 août 2000, Microsoft a aujourd’hui soixante jours pour faire preuve de sa bonne foi. "Pour qu’un PC puisse fonctionner avec un serveur, il faut développer l’interopérabilité de manière optimale. Pour cela, depuis que Windows existe, on a toujours pris soin de publier les API (interface de programmation d’applications) qui permettent cette interopérabilité avec les systèmes d’exploitation serveur. Nous avons tous les moyens de le prouver", explique Olivier Richard, responsable des relations extérieures chez Microsoft.
Pillage technologique ?
Et Olivier Richard de contre-attaquer : "Ce que Sun demande, c’est également d’avoir accès au cœur de Windows, qui relève du secret industriel. En entretenant la confusion, ils tentent d’obtenir des éléments de propriété intellectuelle appartenant à Microsoft pour faire du pillage technologique sur nos produits." Vrai ou faux ? Le fabriquant de serveurs, qui commercialise également le système d’exploitation Solaris, refuse de communiquer sur le sujet. Ce sera donc au service de Mario Monti, commissaire européen chargé de la concurrence, de se prononcer dans le sens de l’une ou l’autre des sociétés, à la rentrée prochaine. Juridiquement, Microsoft a déjà du pain sur la planche...