Les producteurs de musique veulent détruire Napster. C’est comme si les fabricants de parapluie voulaient supprimer le soleil
Le procès intenté par l’association des producteurs de musique américains ( Recording Industry Association of America) aux créateurs de Napster, qui permet de s’échanger des fichiers MP3, souvent piratés, continue. Et on se demande bien où ils veulent en venir. Napster - ou ses équivalents comme Gnutella -, est là pour longtemps. Il existe, a été cloné à l’envie par de nombreux site, et les fonctionnalités qu’il propose n’ont aucune raison de disparaître par la seule volonté des producteurs de disques. La condamnation (et la fermeture) de la société Napster n’aurait aucun impact. Alors ? La RIAA mène un combat d’arrière garde, tentant de construire une ligne Maginot quand la Blitzkrieg contourne toutes les murailles. L’industrie ferait mieux, enfin, de regarder comment elle peut exploiter ces technologies, comment elle peut s’associer avec leurs concepteurs pour que les droits d’auteur des artistes soient respectés autant que possible. Bref, elle ferait mieux de monter dans le train avant qu’il soit à pleine vitesse, car de toute façon, il ne l’attendra pas.
D’autant qu’il faut être lucide : on vend des disques. Beaucoup. Et ces dernières années n’ont pas cassé la tendance : les ventes ont progressé régulièrement, Napster ou pas Napster. Il faut donc être pragmatique : quand on ne peut battre son adversaire, mieux vaut le rejoindre. L’avenir de la musique est aussi en ligne. Que la RIAA le veuille ou pas.