De kelkoo à koobuy, les "k" et les "oo" ont tendance à fleurir sur le Web. Tout comme les start-ups, les business plans, les "bitoubi" quand ce n’est pas le "bitoubitouci". Pour raconter le quotidien trépidant des jeunes pousses aux dents longues et en quête du succès international, il fallait un spectateur, un témoin scrupuleusement critique, un observateur objectif de ce landernau numérique. C’est désormais chose faite - et bien faite ! Kasskooye.com est tout simplement à mourir de rire...

Ce site, monté de toutes pièces par quelques gais lurons de la bande des OuRs — qui s’était notamment illustrée en 1997 en participant à l’élaboration du site elysee.org aux côtés de scarabee.com — est un superbe pastiche du petit monde de la start-up. Kasskooye.com caricature avec justesse l’univers impitoyable des prétendants à la levée de fonds, imitant à la perfection le langage maison  : "le facteur clé de succès de positionnement concurrentiel sur le marché des incubateurs est basé sur une maîtrise totale de la chaîne de valeur et du business process : vous venez avec un projet b2b, global, et innovant, nous vous conduisons jusqu’à l’IPO [Initial Public Offering, l’introduction en bourse] et la retraite anticipée !", expliquent-ils. So simple…

Stress proof jusqu’à l’aube

À ne pas manquer : kasskooye.com vous propose même de monter votre business plan en "live", ou de générer le nom de votre prochaine start-up avec autant de "k" et de "oo" que vous le souhaitez. À voir aussi, l’inénarrable "Kasskooye recrute !", pour les profils qui devront tous être "cool, winner, et stress proof jusqu’à l’aube". Au total, une dizaine d’ours auront bossé sur Kasskooye, pour "se foutre des exagérations autour des start-ups". "Finalement, raconte l’un d’entre eux, on l’a fait assez vite, quelques soirées bien senties à rigoler nous-même de nos conneries. Le fait de faire un webzine sans rentabilité attendue, comme les ours, permet de ne pas se poser la question du public. On le fait parce que ça nous fait rigoler, si après il y en a d’autres qui aiment, tant mieux !" L’ironie suprême étant que certains institutionnels ne renieraient pas la paternité d’un site aussi bien conçu…