L’autorité fédérale de régulation du commerce américain (FTC) a interrompu des actions engagées contre plusieurs pharmacies en ligne. Ceux-ci ont accepté d’enlever leurs offres abusives et de se conformer à plusieurs mesures restrictives.
Les pharmaciens en ligne américains ont finalement fait machine arrière. La Federal Trade Commission (FTC), chargée de réguler le commerce aux ...tats-Unis, a annoncé le 12 juillet qu’elle retirait ses charges contre focusmedical.com, worldwidemedicine.com et quelques autres. La FTC reprochait à ces sites de prescrire des médicaments comme le Viagra ou le Propecia, en proclamant de manière abusive qu’elles disposaient de cliniques et de réseaux médicaux internationaux, et que leurs prescriptions étaient conformes à leurs recommandations. Après vérification, la clinique n’existait pas, et le "réseau" se résumait à un médecin, installé dans un ...tat voisin. Le site envoyait un fax avec quelques données, facturées comme une "consultation" à 75 dollars (environ 510 F). Le médecin touchait 10 dollars (environ 70 F) en retour, à condition que son avis soit favorable à la prescription.
La FTC reprochait également à ces sites d’avoir envoyé des mails à quelque 11 000 clients, les informant que leur compte serait débité de 50 dollars à l’occasion des mises à jour rendues nécessaires par le bug de l’an 2000. Sans autre forme d’accord préalable !
"Nous ne sommes pas des Apaches !"
L’accord mis en place par la FTC prévoit que les sites Web s’interdiront de déroger aux règles de leurs métiers. Les intéressés s’engagent également à ne pas donner d’information sur leurs clients sans leur consentement. Il leur est aussi demandé de maintenir la confidentialité des procédures et d’en conserver des enregistrements.
Il y a un an, la FTC avait déjà demandé au Congrès d’exiger des pharmacies en ligne qu’elles révèlent leur implantation géographique et qu’elles identifient les médecins et pharmaciens associés à leurs opérations.
En Europe, "on essaie de promouvoir une directive qui autorise le ’b to b’ mais qui laisse le ’b to c’ aux pharmaciens traditionnels", explique Bernard Capdeville, président de la Fédération des syndicats de pharmaciens de France (FSPF). Il souhaite, autrement dit, favoriser les relations entre labos et pharmaciens via le Web, mais continuer à encourager les patients français à se rendre à l’officine la plus proche..."Nous sommes un pays de vieille culture, nous ne sommes pas des Apaches !", ajoute-t-il. Il concède pourtant que les choses changent vite et qu’une directive européenne serait sans grand effet. "On voit bien que les politiques sont devant la mondialisation comme une poule devant un couteau".
Pas d’alarme démesurée, toutefois. Si quelques pharmaciens sont parvenus à se procurer, sur le Web, des médicaments sous contrôle en France, "c’était à des prix très élevés", assure le président de la FSPF. L’officine traditionnelle prétend ne pas craindre la concurrence sur les prix. "Ces pharmacies bidon, toujours installées dans des pays anglo-saxons, ne sont sollicitées que pour la drogue, le Viagra, le Prozac ou les produits dopants". Pour combien de temps encore ?
http://www.ftc.gov/opa/2000/07/iog.htm
http://www.ftc.gov/opa/2000/07/iog.htm