Valentin Lacambre jette l’éponge et ferme les sites gratuits d’Altern. Cela ne fera que quelques lignes dans les grands journaux. Or c’est tout l’internet français qui devrait être triste
Altern.org, c’était le dernier espace de liberté totale du Réseau français. Le dernier hébergeur gratuit qui n’imposait pas de publicité aux visiteurs. Je ne suis pas contre la publicité, ni contre les hébergeurs gratuits qui, eux, ont décidé qu’ils ne pouvaient vivre sans. Mais la disparition d’un espace comme altern.org est un bout de liberté qui s’en va. Le plus rageant est que Valentin Lacambre ferme parce que les responsables politiques ont toujours aussi peur de leur ombre quand il s’agit d’Internet, qu’ils continuent à croire que c’est, quoi qu’on en dise, une terre de non-droit qu’il faut réglementer lourdement. Bref, qu’ils n’ont toujours pas compris de quoi il s’agissait.
Un jour, l’histoire d’Internet rendra justice à Valentin Lacambre et à altern.org, tout comme elle rendra justice à Frédéric Cicera et feue Mygale. Le législateur, rétroactivement, comprendra combien il a été ridicule et les responsables politiques réaliseront pendant dix secondes qu’ils ont tué un espace de liberté. Et cela ne les gênera même pas. Ou alors une seconde et demi. L’histoire de l’Internet français, elle, dira simplement qu’en juillet 2000, 48 000 sites personnels francophones ont disparu d’un coup. Espérons que nos politiques ne vont pas oser, dans les mois qui viennent, se plaindre du trop plein d’anglais sur le Net. Ce serait de mauvais goût.