Pour enrayer la recrudescence des violences domestiques en Espagne, la police nationale souhaite distribuer des téléphones portables aux victimes de mauvais traitements.
Distribuer un téléphone portable pour combattre les violences conjugales. C’est le projet que mènent depuis quelques semaines la Direction de la police nationale espagnole et le ministère des Affaires sociales. Dotés d’un système de localisation GPS, les mobiles ont été distribués gratuitement à un certain nombre de femmes victimes des mauvais traitements de leur mari ou leur concubin. Ils leur permettent de contacter immédiatement le commissariat le plus proche en cas de danger. "Nous réalisons des essais dans une banlieue de Madrid et dans la ville de Logroño, dans le cadre du programme de police de proximité, explique un porte-parole de la Police nationale espagnole. Deux modèles de portables sont utilisés : l’un permet uniquement aux policiers de localiser l’appel, l’autre d’écouter et d’enregistrer ce qui se passe. L’idée est d’intervenir le plus rapidement possible."
27 femmes assassinées en cinq mois
L’Institut de la femme, un organisme public rattaché au ministère des Affaires sociales, participe à la réalisation des tests. "Nous avons élaboré une première liste de victimes à qui distribuer les téléphones, explique Pilar Dávila, directrice de l’Institut. Nous espérons que le système sera mis en place rapidement et qu’il sera opérationnel avant la fin de l’année, le tout à un prix abordable." Les statistiques sur les violences domestiques en Espagne sont en effet plus qu’alarmantes : sur les cinq premiers mois de l’année, 27 femmes ont été assassinées par leur mari ou conjoint (contre 30 en 1999). On dénombre également pour la même période plus de 5 600 plaintes pour mauvais traitements.
Pour Pilar Dávila, "l’utilisation de tels téléphones devrait tranquilliser les victimes tout en dissuadant leurs agresseurs". Reste maintenant à savoir quel système utiliser (localisation ou enregistrement), à quel prix et surtout à qui proposer ce dispositif. "Pour le moment, le tarif de ce service n’a pas encore été fixé, mais il sera sûrement compris dans un forfait classique de portable. Quant aux utilisatrices, nous visons toutes les femmes victimes de mauvais traitements. Toutes ont le droit d’être protégées", conclut la directrice de l’Institut de la femme.
Ministère espagnol des Affaires sociales:
http://www.mtas.es
Police nationale espagnole:
http://www.mir.es/policia